SNCF : Grève contre l'application des 35 heures à Paris-est19/11/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/11/une-1636.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : Grève contre l'application des 35 heures à Paris-est

A l'appel de Sud-Rail, de FO, de la FGAAC, de la CFTC et des roulants CGT, les cheminots de la région de Paris-Est étaient en grève le 16 novembre, jour où se tenait un comité d'entreprise qu'ils sont allés envahir à plus de 200.

Comme l'a exprimé un roulant en apostrophant le directeur de région, " l'accord 35 heures qui a été signé est une véritable régression sociale, on revient quinze ans en arrière et il faut remonter à 1985 pour voir d'aussi mauvais roulements que ceux que l'on nous propose aujourd'hui. Dans ces conditions, je préfère qu'on ne touche à rien ". Un autre roulant a ajouté : " Il est prévu, par exemple, 11 allers-retours Paris-Gargan par jour, c'est une grave dégradation de nos conditions de travail et c'est prendre des risques avec la sécurité ". D'autres ont interpellé le directeur de région sur l'amplitude pouvant aller jusqu'à 11 heures avec des coupures de deux heures, davantage de travail de nuit et de week-end : " De toutes façons, on ne peut pas améliorer nos conditions de travail sans embaucher massivement. "

Des cheminots de l'Equipement ont également dénoncé l'accord et la dégradation des conditions de travail. " Il faudrait embaucher et il y a de moins en moins de cheminots à l'équipement : 480 en moins en 1999 et il y en aura 300 de moins en 2000. On ne peut pas faire le travail dans ces conditions-là. En 1991 par exemple, il y avait deux brigades de 17 cheminots, une à Gagny et une à Bondy. Maintenant il n'y en a plus qu'une seule à Gagny et on doit couvrir deux fois plus de distance. C'est impossible, on ne peut plus intervenir correctement ".

Les cheminots du Poste 1, l'aiguillage, sont en colère. Jusqu'à présent 6 heures de travail étaient comptées 8 heures. La direction veut remettre tout à plat et revenir là-dessus. Actuellement ils travaillent 1 478 heures par an, la direction veut les faire travailler 1 580 heures. De plus, dans sa réorganisation elle supprime une équipe (3 au lieu de 4). Les horaires des équipes seraient 6h-12h, 16h-22h et 22h-6h, et il y aurait des " coupeurs " qui feraient 8 heures pour combler les trous entre les équipes. Mais qu'arrivera-t-il s'il n'y a pas de " coupeurs " (car ils travaillent aussi ailleurs). La direction s'attend bien sûr à ce que les aiguilleurs se sentent obligés de rester ! Quant aux salaires, pour les plus jeunes, cela fera entre 800 et 1 000 F de moins. A la question posée au directeur de région : " Renoncez-vous à votre projet, acceptez-vous qu'on garde nos avantages que nous avons acquis en nous battant ? ", celui-ci a répondu : " En l'état actuel des choses, je ne peux que vous répondre non ". Eh bien, en l'état actuel des choses, les aiguilleurs feront grève vendredi 19... et les jours suivants s'ils n'obtiennent pas satisfaction.

Le directeur de région n'avait pas grand-chose à nous répondre. Il s'est borné à dire que l'accord avait été signé par deux syndicats représentatifs, qu'au niveau de la région il devait s'en tenir à ce qui avait été signé au niveau national, qu'il y aurait des embauches (là c'est resté très flou), et même s'il n'y en avait pas beaucoup c'était toujours mieux que pas du tout, comme cela aurait été le cas si l'accord n'avait pas été signé. Cela n'a convaincu bien évidemment aucun gréviste. Pas question de voir nos conditions de travail s'aggraver, et s'il y a réduction du temps de travail il doit y avoir de l'embauche massive. Et comme l'a lancé un cheminot au directeur : " On vous a dit non par la grève en mai dernier, on n'a pas changé d'avis ".

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