Leur société

Le ministre veut remettre des enfants à la rue

« L’objectif qu’aucun enfant ne soit à la rue reste la boussole (…) des services de l’État » : c’est ce que le ministère du Logement ose proclamer, alors qu’il conteste l’hébergement d’urgence accordé à quelques enfants parisiens et leurs parents.

En novembre, quand les nuits devenaient froides, la situation de plusieurs enfants d’une école du 18e arrondissement de Paris vivant dans la rue avait ému leurs camarades de classe et leurs parents. Ces élèves de 8 ou 9 ans, dont les mères sont pour certaines demandeuses d’asile, essayaient de dormir dans des halls d’immeuble, dans la gare du Nord ou dans les bus circulant toute la nuit. La solidarité s’était exprimée et ils avaient été hébergés quelques nuits chez les uns et les autres, pendant qu’un dossier avait été monté pour leur obtenir des hébergements. En décembre, un juge des référés au tribunal administratif avait ordonné au préfet de la région Ile-de-France d’attribuer un logement en urgence à ces enfants et à leurs mères.

Or il n’y a pas assez de logements d’urgence. Le ministère a donc contesté auprès du Conseil d’État la première décision de justice, arguant que des enfants à la rue en hiver ne sont pas « des éléments (…) de nature à établir un degré de vulnérabilité ». S’il obtient satisfaction, Olivier Klein, le ministre du Logement, autrefois élu PCF, puis PS et à présent macroniste, pourra se vanter d’avoir remis ces familles à la rue.

Heureusement que Macron avait promis qu’il n’y aura plus personne à la rue à la fin de l’année… 2017.

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