Prime à l’embauche d’apprentis : c’est toujours cadeau09/11/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/11/2832.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Prime à l’embauche d’apprentis : c’est toujours cadeau

Le gouvernement s’apprête à modifier les montants des aides destinées aux patrons lorsqu’ils embauchent des jeunes en apprentissage. Ce dispositif devait prendre fin au 31 décembre.

Un montant de 6 000 euros serait désormais versé quel que soit l’âge de l’apprenti, alors qu’aujourd’hui il est de 5 000 euros pour les mineurs préparant un bac professionnel ou un CAP, et de 8 000 pour les majeurs. Il s’agirait ainsi de privilégier l’apprentissage des jeunes avant l’obtention du bac professionnel.

Cette modification vient à point nommé pour répondre à une autre réforme projetée par le gouvernement, celle des lycées professionnels. Celle-ci est destinée à rapprocher les conditions d’enseignement des lycées professionnels de celles des centres d’apprentissage, où les élèves alternent périodes de formation en entreprise et formation théorique. La première étape consiste à allonger les périodes de stage en entreprise, ce qui nécessite de trouver pour un tiers des lycéens un ou des patrons prêts à les accueillir en formation.

Par la même occasion, avec cette modification, le gouvernement répond aux critiques faites par la Cour des comptes. Celle-ci dénonce le coût trop élevé de ces mesures pour l’État et un effet d’aubaine pour les entreprises. Depuis 2018, le gouvernement a encouragé l’apprentissage à coups de primes, quel que soit le niveau d’étude des jeunes, sous prétexte de lutter contre le chômage qui les touche. Ainsi, pour les entreprises de moins de 250 salariés et en respectant quelques conditions pour les plus grandes, 100 % du salaire est payé par l’État pour un jeune de moins de 21 ans, 80 % pour un jeune entre 21 et 25 ans, et 46 % à partir de 26 ans. Grâce à ces aides, le nombre des contrats pour les jeunes de niveau supérieur au bac ont fortement augmenté, passant de 100 000 à 400 000. La Cour des comptes estime que ces jeunes et moins jeunes préparant BTS, diplômes d’ingénieur et autres pourraient être embauchés en apprentissage sans que l’État ait à payer une partie de leurs salaires.

Alors, le projet du gouvernement veut peut-être donner un début de réponse à la Cour des comptes, mais surtout encourager un peu plus l’envoi des mineurs en apprentissage, en même temps qu’il procède à la transformation des lycées professionnels. Une chose est sûre : pour les patrons, l’effet d’aubaine sera toujours là.

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