Cantines scolaires : Sodexo et cie pleurent la bouche pleine09/11/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/11/2832.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Cantines scolaires : Sodexo et cie pleurent la bouche pleine

Les grandes entreprises de la restauration scolaire ont publié une tribune pour alerter sur leur situation « intenable » à cause de l’inflation. Mais derrière l’image de façade du chef cuisinier soucieux de continuer à servir des plats équilibrés se cache l’appétit des multinationales… pour les profits.

Les contrats entre collectivités locales et prestataires pour assurer les services de cantine sont signés pour plusieurs années. Avec l’inflation, ces derniers invoquent la hausse de leurs coûts de production et font pression sur les mairies, les départements et les régions pour renégocier les contrats à la hausse.

Parmi ces prestataires, on retrouve des multinationales comme Sodexo, Elior ou Compass… Les petites entreprises mises en évidence dans cette tribune sont là pour cacher les intérêts de ce genre de mastodontes. Présent dans plus de cinquante pays, Sodexo emploie 422 000 salariés. Pressions sur le personnel, faibles rémunérations et licenciements sont des recettes bien éprouvées par Sodexo grâce auxquelles il a retrouvé ses résultats financiers d’avant la crise sanitaire. Le seul bémol pour la PDG de Sodexo, actuellement en tournée dans les médias, consiste en ces contrats signés avec les collectivités locales qui l’empêchent de répercuter la hausse du prix des produits alimentaires. Comme il est hors de question de perdre une miette de profit, la pression sur les mairies s’accentue.

Élisabeth Borne, Première ministre, est acquise à la cause de ces grandes entreprises. Cet été, elle a donné l’autorisation de modifier ces contrats en ce qui concerne les tarifs. Soumises au chantage de payer plus cher les repas à ces multinationales ou de fermer les cantines et priver les enfants de repas, certaines mairies ont déjà craqué et accepté de payer plus. Les familles payent l’addition, directement si les collectivités locales reportent ces frais supplémentaires sur le prix du ticket de cantine, ou bien indirectement si, conscientes de l’impopularité de cette mesure, elles rognent sur d’autres budgets ou augmentent les impôts locaux. Ainsi les élèves ne mangent à la cantine que s’ils rapportent suffisamment.

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