Mesures anti-Covid : au travail quoi qu’il en coûte !05/01/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/01/2788.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mesures anti-Covid : au travail quoi qu’il en coûte !

Le 5 janvier, Macron a voulu jeter son pavé dans la mare en avouant grossièrement son désir d’« emmerder les non-vaccinés». Dans un style au niveau du caniveau, il s’agit d’accuser ceux-ci de toutes les insuffisances du gouvernement.

De leur côté, Castex, Véran, Blanquer, Attal émettent des consignes, donnent des ordres et s’agitent dans les médias pour donner l’impression d’agir face à la nouvelle vague de Covid, tout en évitant l’arrêt de l’économie.

Réduction de la durée de quarantaine de dix à sept jours pour les malades, suppression de l’isolement pour les cas contacts vaccinés, autotests et déclarations sur l’honneur pour envoyer les enfants à l’école, remplacement du passe sanitaire par le passe vaccinal, télétravail « obligatoire » mais « dans la mesure du possible », personnel soignant malade sommé d’aller travailler s’il n’y a pas trop de symptômes, interdiction de consommer dans les trains ou debout dans les bars, tout cela s’ajoute pêle-mêle. Derrière le ton autoritaire des ministres et les incohérences de leurs mesures, il y a cependant une logique, affichée et répétée par Macron : les entreprises ne doivent pas être perturbées, la production ne doit pas s’arrêter, les travailleurs doivent aller travailler coûte que coûte et les enseignants doivent garder les enfants pour libérer les parents. Pour les patrons en revanche, il n’y a ni contraintes ni coercitions : ils décident eux-mêmes quels sont les postes éligibles au télétravail.

Le gouvernement ne leur ayant donné aucun moyen supplémentaire, ni financiers ni humains, les hôpitaux publics sont dans un état de désorganisation pire qu’il y a deux ans. Ceux qui les font fonctionner sont épuisés et risquent d’être submergés par la vague Omicron. Des files d’attente aux portes des hôpitaux et un tri aux Urgences feraient désordre en pleine campagne présidentielle. Qu’à cela ne tienne, leur personnel est sommé de faire tourner les services, mort ou vif.

Pour tenter de réduire un peu les contagions, la vie sociale est une nouvelle fois restreinte, les grands rassemblements ou les soirées en discothèque sont interdits, les gestes barrières augmentés. Si cela ne suffit pas, le gouvernement ira peut-être jusqu’à rétablir une forme de confinement… sauf, bien sûr, pour aller travailler.

Une fois de plus, toutes les contraintes, toutes les menaces, toutes les responsabilités pèsent sur la population : sur les non-vaccinés qui servent de boucs émissaires ; sur les parents, qui doivent décider s’ils envoient ou non leurs enfants à l’école malgré l’épidémie ; sur l’ensemble des travailleurs, chargés d’appliquer toutes ces consignes contradictoires, sous le contrôle et les pressions de leurs patrons, tout en assurant leurs tâches habituelles. C’est inadmissible et, puisqu’ils assument tout, puisque c’est eux qui la font fonctionner, c’est aussi aux travailleurs de diriger la société !

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