Hôpital de la Pitié-Salpêtrière – Paris : travailler même malade05/01/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/01/2788.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital de la Pitié-Salpêtrière – Paris : travailler même malade

La 5e vague de Covid et son variant Omicron contaminent beaucoup de monde, dont de nombreux salariés. De ce fait, le gouvernement ne cesse de changer les mesures sanitaires pour remettre ceux-ci au travail le plus vite possible. Il en va de même à l’hôpital.

À la Pitié-Salpêtrière, qui fait partie de l’Assisance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), la médecine du travail reçoit chaque jour par dizaines des résultats de tests PCR positifs, qu’il faut gérer. Le laboratoire de virologie est submergé de demandes de PCR qui proviennent pour 80 % du personnel. Cela l’amène à changer son fusil d’épaule et à proposer sous une tente à l’extérieur des tests antigéniques plus rapides.

L’augmentation du nombre de cas positifs parmi le personnel s’ajoute au manque énorme de salariés, qui a entraîné les récentes fermetures de services. En conséquence, la direction et les responsables médicaux réajustent les consignes presque chaque jour.

La médecine du travail donne la conduite à tenir au personnel contaminé. Si l’on est positif symptomatique et avec le schéma vaccinal complet, on a droit à sept jours d’éviction. Si le ­schéma n’est pas complet, l’éviction est portée à dix jours, avec la nécessité de refaire un PCR avant de reprendre. Ce sont là les consignes sanitaires. Mais si les symptômes disparaissent et que l’on se sent capable de reprendre le travail, dans un service en tension dont l’encadrement vous le fait largement savoir, on peut reprendre tout de suite et sans test PCR de reprise.

Pour les personnels positifs asymptomatiques, c’est encore plus simple. Si vous vous sentez capable de travailler, vous fait-on comprendre, vous pouvez aller gaiement à l’hôpital, en compagnie de votre virus. Il suffira de respecter les gestes barrières, c’est-à-dire de garder le masque en permanence, d’éviter les moments sans port du masque en présence de collègues, comme les pauses-café et le repas, et de le retirer chacun à son tour. Cela veut dire travailler comme un fou, manger tout seul dans son coin et craindre en permanence de contaminer des collègues ou des patients.

Les travailleurs de l’hôpital, qui ressentent que presque tout le monde est cas contact de quelqu’un, se demandent que faire, tiraillés qu’ils sont entre les injonctions contradictoires, ce qui est correct d’un point de vue sanitaire et les pressions de la direction pour venir travailler. En tout cas, après deux ans d’épidémie, la seule mesure que le gouvernement et la direction de l’hôpital sont capables de prendre est de continuer à envoyer tout le monde au charbon quoi qu’il arrive et quoi qu’il leur en coûte.

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