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- Lutte ouvrière n°2788
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Dans les entreprises
À la Croix-Rousse, toute la pression sur les travailleurs
À l’hôpital de la Croix-Rousse, les services ferment ou déménagent les uns après les autres ; la pharmacie doit se réorganiser ; les travailleurs, soignants ou pas, sont sans cesse réaffectés, et peuvent voir leurs horaires modifiés du jour au lendemain.
Comme dans l’ensemble des Hospices civils de Lyon (HCL), toute la chirurgie a été déprogrammée le 20 décembre. Pour justifier cette décision lourde de conséquences pour les patients, la direction montre du doigt les clusters dont le personnel contaminé serait responsable. Mais, faute de moyens et de volonté d’embaucher du personnel, elle avait fermé des services entiers, en gériatrie, en infectiologie ou pneumologie, bien avant la cinquième vague. Les Urgences, dans lesquelles des lits d’hospitalisation ont été provisoirement installés, sont saturées et doivent gérer dans le chaos une enfilade de patients Covid et non-Covid.
Pour tenter de faire accepter aux secrétaires de travailler pour deux ou trois services en même temps, la direction est venue leur proposer du chocolat ! Mais ces petits gestes dérisoires et hypocrites ne suffisant pas, le bâton remplace la carotte. Les jours de congés ont été réduits pour les fêtes de fin d’année, et supprimés dans certains services.
Appliquant avec zèle les mesures du gouvernement, la direction impose, sous prétexte « d’assurer la continuité des services » et « quand toute autre solution alternative est impossible », que le personnel malade du Covid non symptomatique ou même « sans symptôme respiratoire des voies aériennes » vienne travailler coûte que coûte. Dans ces cas-là, les soignants sont soumis à des gestes barrières renforcés, obligés de rester à distance de tous leurs collègues et de manger seuls. C’est la triple peine : la maladie, le travail dans des conditions dégradées et un isolement de pestiféré !
Ces conditions de travail et ce mépris permanent suscitent, pour l’instant, un mélange de dégoût, de fatalisme et de colère. Une fraction des travailleurs de l’hôpital sait que la seule et unique voie pour que quelque chose change passe par leur mobilisation collective. Début décembre, une quinzaine d’entre eux ont fait le tour des services, pour faire signer une pétition demandant des effectifs, pas seulement des soignants formés, mais aussi des travailleurs qui pourraient être opérationnels du jour au lendemain pour assurer les transports, les allers-retours à la pharmacie, aux laboratoires, la gestion des stocks, répondre au téléphone... La pétition a été très bien signée. Elle ne peut être qu’une toute première étape.