Leur société

Calais : les migrants résistent à la police

Le 30 décembre au matin, des CRS et gendarmes mobiles sont intervenus pour démanteler un des campements de réfugiés, installé le long de la voie ferrée et dans les bois à la périphérie de Calais.

Les policiers ont en effet l’habitude de venir tous les deux jours lacérer les tentes, les bâches et les affaires personnelles des migrants qui n’ont comme lieu où dormir que ces abris précaires. Mais, cette fois-ci, les réfugiés les ont empêchés de s’en prendre à leurs biens, et ils ont refusé de dégager le terrain. Un affrontement s’en est suivi dans les rues avoisinantes, opposant les jets de pierres à une pluie de grenades lacrymogènes, affrontement violent qui a duré toute la matinée et qui a fait des blessés.

La presse a précisé : « Une quinzaine de policiers et gendarmes ont été soignés pour des contusions et une fracture, et au moins trois migrants ont été emmenés aux Urgences par Médecins du monde. » Les migrants les plus légèrement blessés se sont certainement bien gardés de se manifester. Les riverains qui, de chez eux, ont assisté à l’opération, sont indignés de s’être retrouvés au sein de ce que l’un d’eux a qualifié de « scène de guerre civile », leurs enfants, effrayés, ayant été aussi touchés par les gaz lacrymogènes.

La responsabilité de cette violence incombe aux forces de répression. Cette chasse aux réfugiés est une chasse contre ceux qui, démunis de tout, sont bien les pauvres parmi les pauvres. Au-delà, la responsabilité de la violence incombe aux donneurs d’ordres, les autorités qui, de la municipalité au ministère en passant par la préfecture, leur refusent même le minimum vital et les désignent comme boucs émissaires. Ils veulent sur ce plan rivaliser avec l’extrême droite, en se moquant éperdument par ailleurs des conditions d’habitation de la population calaisienne des quartiers populaires.

Les autorités n’ont pas renoncé au démantèlement du camp, car elles ont promis de revenir avant la fin de la semaine certainement avec encore plus de moyens ! Mais la brutalité avec laquelle sont traités les réfugiés ne peut qu’engendrer de nouvelles violences.

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