Dans le monde

Guinée : la voiture électrique pollue

D’après une étude de la société Globaldata, la production mondiale de bauxite, en augmentation, devrait atteindre les 406 millions de tonnes en 2025, contre 372 millions en 2021.

La bauxite est le minerai à partir duquel est produit l’aluminium, un des principaux composants des véhicules électriques fabriqués par tous les géants de l’industrie automobile, de Renault à Volkswagen en passant par Ford ou Toyota.

En Guinée, deuxième producteur mondial de bauxite après l’Australie, l’exploitation du minerai s’est intensifiée de façon spectaculaire, passant de 4 % de la production mondiale en 2014 à 22 % en 2020. Les conséquences sont catastrophiques pour les communautés agricoles. L’installation des mines à ciel ouvert a nécessité le défrichage de plusieurs centaines d’hectares et la destruction de terres fertiles dont les paysans dépendaient pour vivre. Les maigres indemnisations versées par les compagnies minières aux habitants délogés ne compensent pas la perte de ces terres, et les familles déplacées à l’orée des mines ont été plongées dans la misère.

Les conséquences écologiques sont tout aussi désastreuses. En détruisant la végétation et en facilitant l’érosion, l’exploitation de la bauxite contamine rivières et cours d’eau. De plus, le raffinage de l’alumine, fabriquée à partir de la bauxite, produit de grandes quantités de boues rouges corrosives. Enfin, la transformation d’alumine en aluminium consomme beaucoup d’électricité et émet des quantités importantes de gaz à effet de serre. La Chine, principal producteur mondial d’aluminium, utilise essentiellement de l’électricité produite par des centrales à charbon. D’après Human Rights Watch, la production d’aluminium rejette chaque année plus d’un milliard de tonnes d’équivalent CO2.

Ces drames humains et écologiques n’empêcheront certes pas les capitalistes de l’automobile de continuer à utiliser l’aluminium, métal léger tiré de la bauxite. D’après l’International Aluminium Institute (IAI), ce secteur devrait doubler ses commandes d’aluminium d’ici 2050.

La production de véhicules électriques obéit aux mêmes lois que toutes les autres activités dans le système capitaliste : produire à moindre coût pour rapporter le plus de profits possible, avec une totale indifférence concernant les conséquences pour les populations et l’environnement.

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