Nos lecteurs écrivent : une psychomotricienne en colère08/09/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/09/2771.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nos lecteurs écrivent : une psychomotricienne en colère

« Dans le service de psychiatrie adulte de l’hôpital Ville-Évrard d’Aubervilliers où je travaille, la pression sur l’obligation vaccinale ne passe pas sans poser problème.

Des collègues souffrant de Covid long et des séquelles qui lui sont liées se voient sommés de se faire vacciner, malgré leur peur que leurs symptômes ne s’aggravent.

Que ces peurs soient justifiées ou non, ces soignants en première ligne durant le plus fort de la pandémie se retrouvent aujourd’hui entravés dans leur travail et surtout menacés de suspension de salaire !

Mais on ne parle pas de l’obligation vaccinale pour les patients : le passe sanitaire, tout comme dans les cinémas, bars ou médiathèques publiques, est obligatoire pour accéder aux consultations dans le centre médico-psychologique ainsi qu’aux soins en hôpital de jour ou en centre d’accueil thérapeutique. C’est affiché en A4 tout autour de la porte d’entrée : quatre fois à gauche et six fois à droite. On imagine l’effet que peuvent produire ce genre d’affichage ainsi que le renvoi en cas de défaut de possession de passe sanitaire chez des patients souffrant déjà de syndrome de persécution !

Des patients en souffrance sont donc renvoyés d’où ils viennent, patients qui sont déjà de ceux qui ont le moins accès aux soins (pour un jeune schizophrène, aller chez le dentiste, chez un cardiologue ou chez un médecin généraliste, pour un suivi de diabète par exemple, est souvent loin d’être une évidence et une opération aisée). Et cela alors même qu’il était jusque-là possible de les prendre en charge en respectant le protocole sanitaire déjà mis en place. Mais, plutôt que de mettre les moyens pour un accueil humain, un accueil qui prenne le temps de s’adapter à chaque situation, à chaque patient, l’administration règle le problème en renvoyant les patients chez eux et à la rue !

Aux affiches tout autour de l’entrée, à la difficulté d’accéder aux soins de base, s’ajoute maintenant l’entrave à la simple venue des patients parfois atteints d’une des plus invalidantes des maladies chroniques. Comme résumait une collègue : « Ils ne votent pas, ils ne payent pas d’impôts, et en plus on utilise le mot schizophrénie pour effrayer les gens… Alors le souci de l’accueil de nos patients et de leur santé, les gouvernants s’en moquent. »

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