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- Lutte ouvrière n°2771
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Dans les entreprises
Renault – Flins : usine en panne, pas touche aux salaires !
La direction de l’usine Renault de Flins a annoncé le 3 septembre, une semaine après le retour de congés, qu’elle mettait les ouvriers des chaînes au chômage pour plusieurs jours au minimum. Seuls les ateliers qui fabriquent des pièces à destination d’autres usines ou de garages fonctionnent partiellement.
La raison avancée est cette fois la reprise de la pandémie de Covid en Malaisie, bloquant les usines de semi-conducteurs et aggravant la pénurie de composants électroniques nécessaires aux voitures produites à Flins, les Zoe et les Micra. Mais cette crise de l’approvisionnement de composants dure depuis des mois et n’a finalement pas empêché Renault de présenter à ses actionnaires, pour le premier semestre 2021, des résultats financiers positifs. À l’en croire, en comparaison avec le premier semestre 2020, ses ventes auraient augmenté de 18,7 %, son chiffre d’affaires de 26,8 % et même ses bénéfices, alors négatifs, seraient à présent de 368 millions d’euros.
Tandis que le directeur général de Meo affiche sa satisfaction au Salon de l’automobile de Munich, les 3 500 travailleurs de Flins en sont à devoir téléphoner à un numéro vert pour savoir s’ils travailleront ou non le lendemain. Et surtout la direction se garde bien de garantir le paiement complet des salaires à ceux qui ne sont aucunement responsables de la situation chaotique. Pour les travailleurs intérimaires et de la sous-traitance, chaque jour chômé occasionne une perte non négligeable sur le salaire. Pour ceux qui sont en CDI, Renault prétend les protéger en se contentant de prélever, pour cinq jours chômés, un jour sur leurs congés. Mais, depuis des mois, bien des journées ont déjà été décomptées et il n’y a plus rien dans les compteurs.
L’heure n’est donc pas à accepter des ponctions sur des salaires déjà insuffisants pour finir le mois. C’est à Renault, groupe milliardaire arrosé d’argent public pendant la crise sanitaire, d’assumer complètement les arrêts de production qui résultent du fonctionnement même du système capitaliste. Ce n’est pas aux travailleurs de payer !