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Leur société
Macron à Marseille : promesses de campagne et mépris présidentiel
Le show médiatique qui a accompagné la visite de Macron à Marseille du 1er au 3 septembre avait les saveurs d’une étape de campagne pour l’élection présidentielle.
Sans surprise, Macron s’est adressé à l’électorat le plus à droite, et pas seulement à celui de la deuxième ville de France. Ainsi, la visite aux policiers pour inaugurer sa venue ne tenait pas du hasard. Certes, Marseille a connu cet été des fusillades sanglantes. Mais comment croire que Macron se préoccupe tout à coup de la vie dans les quartiers populaires de Marseille, rongés par le chômage et la misère comme beaucoup de quartiers populaires de ce pays ? Il a promis des renforts de police, mais son enjeu était surtout de présenter le visage de la fermeté pour les chaînes de télévision. Rien ne changera dans le quotidien des quartiers de Marseille, et pas plus dans celui des policiers, puisque c’est la détresse sociale qui sert de terreau à la délinquance et la criminalité.
Bien sûr, Macron n’a pas lésiné sur les promesses de financement pour les années à venir : 250 millions d’euros pour les transports en commun, en particulier pour les quartiers Nord, 169 millions d’euros pour rénover les hôpitaux, un « financement conséquent » mais non précisé pour les écoles, etc. Mais, avec ses engagements qui n’engagent que ceux qui y croient, il a servi une bouillabaisse de déclarations destinée à allécher l’électorat de droite. Ainsi a-t-il repris de Sarkozy le projet d’expérimenter dans des écoles marseillaises le recrutement par les directeurs des équipes enseignantes. Il a ensuite brocardé les fonctionnaires de la ville, trop souvent grévistes, trop souvent absents, insinuant que les fonds publics étaient dilapidés, faisant la leçon aux élus locaux pour leur mauvaise gestion. Pour clore sa virée marseillaise, Macron a saisi l’occasion de se présenter en premier écologiste de France, en tenant le discours d’inauguration du congrès mondial pour la nature qui, heureux hasard, s’ouvrait vendredi 3 septembre dans la ville.
Macron s’est engagé à revenir à Marseille dès octobre puis en février, prétendant vouloir vérifier ainsi la mise en route de ses annonces. Mais, pour jouer l’homme providentiel, il souffre du handicap d’être président depuis quatre ans et son bavardage commence à manquer de crédibilité. Les travailleurs et les classes populaires ont pu en particulier juger le résultat… Il est vrai que, malgré son déplacement dans les quartiers nord de Marseille, ce n’est pas à eux que Macron s’adresse.