Nice : une expulsion révoltante08/09/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/09/2771.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Nice : une expulsion révoltante

Dans le quartier populaire de l’Ariane, à Nice, une mère va être expulsée de son logement social après que son fils a été condamné pour trafic de drogue. La justice a en effet autorisé le bailleur social Côte d’Azur Habitat à lancer cette procédure d’expulsion.

La mairie de Nice faisait le forcing depuis plusieurs mois pour obtenir du tribunal judiciaire la liste des condamnés habitant dans les quartiers HLM afin de sanctionner leurs familles. Elle a fini par signer une convention avec le parquet et la préfecture pour que le bailleur social soit tenu au courant de la condamnation pénale d’un locataire ou d’une personne vivant à son adresse.

Anthony Borré, premier adjoint au maire et président de Côte d’Azur Habitat, qui a promis une « politique de fermeté », dit agir au nom de la tranquillité des habitants. Mais la tranquillité des habitants de ce quartier, le seul à Nice à ne toujours pas être desservi par un tramway alors qu’il est particulièrement excentré, est le cadet de ses soucis.

Il ose aussi parler de « libérer ainsi des logements nécessaires » à ceux qui attendent. Mais il dit lui-même qu’il y aurait 22 000 personnes en attente ! En effet, selon la Fondation Abbé Pierre, il faut environ dix ans pour obtenir un logement social, un des délais les plus longs de France, pendant qu’on dénombre 14 % de logements vacants dans la ville.

Alors que les quartiers populaires de Nice ont vu la pauvreté exploser pendant le confinement, expulser une de ses habitantes au prétexte que son fils est un délinquant est inhumain et criminel, à l’image de la politique de la ville vis-à-vis des couches populaires.

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