Écoles de Marseille : la douche froide08/09/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/09/P7-1_Marseille_travaux_urgents_listes._en_2014_sur_la_porte_dune_ecole_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C84%2C900%2C591_crop_detail.jpg

Leur société

Écoles de Marseille : la douche froide

Alors que toute la presse anticipait une annonce chiffrée de Macron sur la rénovation indispensable des écoles de Marseille, son discours a indigné les parents et les instituteurs.

Illustration - la douche froide

Sur les 472 écoles marseillaises, 174, soit près du tiers, nécessitent de lourds travaux sur le bâti. Il reste en particulier une cinquantaine d’écoles dites GEEP, du nom d’une méthode de construction utilisée dans les années 1960 pour scolariser rapidement les enfants du baby-boom. Ces écoles préfabriquées aux structures métalliques ont considérablement vieilli, les plafonds et les murs libèrent de plus en plus d’amiante, et surtout elles peuvent devenir des pièges mortels en cas d’incendie, comme l’a montré en 1973 – il y a près de 50 ans – l’incendie du collège Pailleron, à Paris, qui avait été détruit en quelques minutes seulement, provoquant la mort de vingt personnes dont seize enfants.

Bien d’autres écoles ont été aménagées dans des bâtiments anciens, pas toujours adaptés, et sont devenues vétustes et insalubres au fil du temps.

Chiffrée à 1,2 milliard d’euros par la nouvelle municipalité Printemps marseillais et son maire PS, Benoît Payan, cette rénovation massive devait être financée moitié par la mairie, moitié par l’État. En 2021, la mairie a lancé la rénovation de cinq écoles GEEP, dont l’école Bouge du 13e arrondissement, choisie comme par hasard pour la visite de Macron et Blanquer. Mais, au final, Macron ne s’est pas engagé sur l’apport financier de l’État pour un plan d’ampleur. Il a seulement annoncé la création d’une « société publique locale d’aménagement d’intérêt national », chargée de distribuer subventions et avances remboursables aux écoles, sur le modèle de la société créée en 2019 pour le logement, un an après l’effondrement de la rue d’Aubagne. Tous les mal-logés de Marseille peuvent mesurer le peu d’effet d’une telle mesure !

Fidèle à son mépris social, Macron s’en est pris aux employés municipaux des écoles, trop souvent en grève selon lui. Mais, qu’ils se mobilisent pour dénoncer leurs conditions de travail, toujours plus dures, ou pour réclamer des embauches, car leur nombre est notoirement insuffisant, les agents montrent qu’ils se préoccupent du bien-être des enfants dont ils ont la charge au quotidien, bien plus qu’un ministre ou un président de passage !

Autre annonce qui suscite l’indignation du personnel de l’éducation et des syndicats : la possibilité pour les directeurs de 50 écoles de recruter leur équipe pédagogique, sous prétexte de choisir les plus motivés. Comme si tous ceux qui travaillent dans des écoles en mauvais état, avec des enfants qui connaissent toutes les difficultés dues à la pauvreté et au délitement des quartiers populaires, n’étaient pas sacrément motivés !

Pour obtenir les moyens matériels et humains nécessaires au bon fonctionnement des écoles, personnel et parents devront l’imposer, sans compter sur ces visiteurs d’un jour !

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