Des transports en commun déficients08/09/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/09/2771.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Des transports en commun déficients

De vastes secteurs de Marseille ne disposent que de quelques bus. Pour les 240 km² de la ville, comparée aux 105 km² de Paris ou aux 48 km² de Lyon, le réseau de transports en commun est totalement insuffisant.

Marseille ne dispose que de 35 km de métro et tramway, proche du réseau d’Orléans (29 km de tramway). De plus, ces lignes font double emploi sur une grande partie du trajet, au centre-ville. Quant au réseau de bus de la RTM (Régie des transports marseillais, non seulement il n’assure pas un maillage complet, mais il est victime d’une politique restrictive en matière d’embauche. Ainsi des conducteurs, en CDD plusieurs années de suite, sont obligés de faire des heures supplémentaires épuisantes, au point que nombre d’entre eux renoncent à cet emploi. L’un d’eux, à bout, a même abandonné son bus en cours de route. Du fait de l’absence de conducteur et de remplaçant éventuel, des tournées sautent et, pour les usagers qui doivent déjà normalement attendre parfois jusqu’à vingt minutes leur bus, « descendre » au centre-ville ou aller à l’hôpital devient une expédition. Une femme l’a dit à Macron : « Pour aller à l’hôpital il me faut une heure et demie ». Ceux qui le peuvent utilisent donc la voiture pour se déplacer, d’où des embouteillages quotidiens, avec la rançon qu’ils doivent verser pour stationner, ciblés qu’ils sont par des caméras fixes ou des voitures de détection.

Le déséquilibre est tel, entre les quartiers populaires qui ne disposent que de quatre stations de métro et les quartiers plus huppés, que certains y voient la volonté d’en assigner la population à résidence.

Macron a promis 1 milliard d’euros, dont 250 millions de subventions et 750 millions d’avances, pour automatiser le métro, créer quatre lignes de tramway et cinq lignes de bus, ainsi que, ce qui serait vraiment indispensable, « la mise en place d’un RER à la marseillaise […] avec 300 millions d’euros, dont 115 de la part de l’État. » Quels quartiers desserviraient ces lignes ? À quelle fréquence ? Tout reste tellement vague qu’on n’y voit qu’une annonce publicitaire, rien ne garantissant d’ailleurs que ces sommes soient un jour déboursées.

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