Dans le monde

Bangladesh : le capitalisme assassin

Vendredi 9 juillet, dans une banlieue de Dacca, plus de cinquante ouvriers ont été tués dans l’incendie d’une usine d’alimentation. Des dizaines d’autres ont été blessés.

Dans cette usine de six étages, qui produisait des bonbons, des pâtes et des jus de fruits, étaient entreposés des stocks de produits inflammables et de plastiques. Le feu se propageant très rapidement, une partie des ouvriers ont dû sauter par les fenêtres. D’autres se sont réfugiés sur le toit, d’où les pompiers les ont évacués. Mais les issues de secours du troisième étage étaient verrouillées et une cinquantaine d’ouvriers y ont été piégés.

En plus de multiples manquements à la sécurité, l’enquête a révélé que l’usine employait des enfants de 11 ans, payés 20 centimes d’euro l’heure. Le patron a été arrêté pour homicide, en même temps que son équipe d’encadrement. Mais si les juges et les autorités vont sans doute répéter qu’il faut respecter les consignes de sécurité, tout continuera comme avant.

En 2013, l’effondrement du Rana Plaza avait tué dans des conditions semblables plus de 1 100 ouvriers, qui travaillaient en particulier pour de grandes marques européennes de vêtements. Le scandale qui s’en était suivi semble avoir intimidé quelque peu les patrons du textile. Mais les autres usines et les immeubles d’habitation continuent de brûler ou de s’écrouler, faisant chaque année des centaines de morts dans la population pauvre.

Pour les capitalistes, une obligation de sécurité au travail n’est qu’une gêne, une atteinte à leur liberté d’exploiter. Dans les pays riches, il a fallu des décennies de luttes ouvrières pour leur imposer quelques règles, qu’ils tentent sans cesse d’outrepasser, mais c’est dans les pays pauvres que leur vraie nature de prédateurs se révèle.

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