Hausses de prix : ne pas en faire les frais16/06/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/06/2759.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hausses de prix : ne pas en faire les frais

Des représentants de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) ont été reçus mardi 15 juin au ministère de l’Économie, pour demander le soutien du gouvernement face à la hausse des prix des matières premières.

En un an, le prix du bois a augmenté de 25 %, celui de la mousse isolante de 48 %, les cours internationaux de différents métaux connaissent entre 10 et 20 % de hausse ; quant à l’acier, son prix a grimpé de 30 % sur six mois, etc. Cette hausse se répercute bien évidemment sur le coût de fabrication des produits, auquel peuvent s’ajouter des pénalités de retard quand certains matériaux indispensables viennent à manquer à cause de la pénurie.

Face à cette situation, 59 % des PME disent avoir des difficultés de trésorerie, mais toutes n’envisagent pas de répercuter leurs pertes sur les prix, quand elles peuvent le faire, une bonne partie d’entre elles étant liées par des contrats. La CPME attend donc du gouvernement qu’il vienne à leur rescousse de différentes manières. D’abord, les patrons souhaiteraient que les prix que leur paient les acheteurs publics (ministères, collectivités, etc.) soient indexés sur ceux des matières premières « pour tenir compte de la réalité de leur situation économique ». Ils demandent aussi qu’un juge réexamine les contrats signés, lorsque les circonstances ont changé en leur défaveur, ainsi que le prolongement de la durée de prise en charge du chômage partiel lorsque les matériaux viennent à manquer. Le patron du Medef, Roux de Bézieux, soutient bien évidemment leurs revendications.

Il est vrai que, si les grandes entreprises de l’aéronautique ou de l’automobile, entre autres, ont reçu des milliards d’aides de l’État, il n’en va pas de même pour les petites, dont les pertes sont loin d’être compensées. Certaines sont au bord du gouffre, à cause de la crise économique, sur laquelle est venu se greffer le Covid, suivi des mesures de confinement qui ont restreint leur production comme leurs débouchés.

Mais, si ce problème est réel, il est encore plus réel pour les travailleurs : ils sont face à une hausse des prix qui grève leur budget, à des contrats qu’ils ne peuvent plus honorer à cause de la perte de leurs revenus, et à des allocations chômage dont le montant comme la durée sont en baisse constante. Beaucoup d’entre eux sont aussi au bord du gouffre et pourraient légitimement demander que les salaires soient indexés sur les prix, que les crédits soient renégociés quand ils deviennent impossibles à rembourser pour cause de chômage ou de salaires tronqués, que toutes les allocations qu’ils perçoivent soient augmentées.

Les travailleurs, cependant, ne peuvent pas s’attendre à ce que le gouvernement les entende et que le Medef les soutienne ! Ils devront se battre pour obtenir de ne pas faire les frais de ce système de fous, en exigeant l’augmentation des salaires et leur indexation sur les prix.

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