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Numéros d’urgence : Orange se cache derrière un bug
Les conclusions de l’enquête d’Orange suite à la panne des numéros d’urgence du 2 juin ont été publiées. 11 % des appels auraient été perdus et plusieurs personnes auraient trouvé la mort, faute d’avoir pu joindre les secours à temps.
Mercredi 2 juin, à partir de 16 h 45, cette panne géante a rendu difficile voire impossible de contacter le 15, le 17, le 18 et le 112 jusqu’à 2 heures du matin. Des numéros alternatifs à dix chiffres permettant de joindre directement les différents services ont été mis en place au niveau départemental, mais encore fallait-il le savoir, dans des circonstances où chaque minute peut compter.
Contraint à présenter des excuses, le PDG d’Orange, en charge des numéros d’urgence, a tout de même tenu à souligner que 89 % des appels ont bien abouti. Cela signifie que les autres, soit 11 800 appels, n’ont pas pu être acheminés du tout, avec parfois des situations plus dramatiques encore, le Samu de Lyon ayant par exemple enregistré une baisse de 50 à 70 % des appels reçus.
L’enquête d’Orange attribue la panne à un bug dans le logiciel d’un sous-traitant lors d’une tentative d’augmentation de la capacité du réseau. Les six dispositifs qui assurent le lien entre le réseau fibre ou mobile et le vieux réseau cuivre, auquel sont encore connectés 90 % des centres d’appel, ont alors fait défaut en même temps.
Les conclusions d’Orange passent néanmoins sous silence les économies dénoncées depuis des années par des urgentistes et les syndicats. La pression est forte pour alimenter en bénéfices les actionnaires de l’entreprise, réduisant les tests réalisés en amont et les investissements. Tous les trois ans, un appel d’offres est passé pour attribuer le marché à une entreprise, qui cherche ensuite à le rentabiliser au plus vite.
Face au scandale, l’État, qui détient 23 % des actions d’Orange, dit vouloir enquêter. Mais il veut surtout faire oublier que c’est lui qui a offert ainsi aux capitalistes du secteur des occasions de faire du profit, quitte à mettre des vies en danger.