Livreurs de Reims : trois jours de grève27/01/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/01/P14_livreurs_reims_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C82%2C875%2C574_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Livreurs de Reims : trois jours de grève

Après une première journée de grève le 10 janvier dernier, l’idée de marquer le coup sur un week-end, vendredi compris, s’est propagée chez les livreurs de Reims, avec la volonté cette fois-ci de s’organiser en amont, pour imposer aux plateformes une augmentation du prix des courses, ainsi qu’un tarif minimum à 4,5 euros.

Illustration - trois jours de grève

Il n’est en effet plus rare de devoir accepter des trajets à moins de 3 euros, voire 95 centimes pour une double commande imposée, c’est-à-dire qu’au lieu de ne prendre qu’une commande à la fois, la plateforme en impose aux livreurs une deuxième dont la destination est plus ou moins proche de celle de la première.

Un groupe WhatsApp a vite réuni jusqu’à 150 participants. Lundi 18 janvier, un collectif de lutte s’est formé. Des revendications ont été votées et un tract a été distribué le lendemain parmi les livreurs, appelant à se rassembler le vendredi 22 au matin sur la place du centre-ville.

Ce jour-là, une grosse soixantaine de livreurs étaient présents, ainsi que la presse invitée par les grévistes. De petites équipes volantes se sont constituées pour aller à la rencontre de non-grévistes afin de les convaincre de rejoindre le mouvement, ce qui dans l’ensemble a été un succès. C’est ce mode d’organisation qui par la suite a rythmé les trois jours de grève avec systématiquement un rendez-vous en fin de matinée et un autre en début de soirée.

Durant ces trois jours, les applications ont été quasiment mises à l’arrêt. Leurs responsables ont pourtant essayé de briser le mouvement en incitant les restaurateurs à faire appel à la police au cas où ils auraient été témoins d’intimidations, ou en proposant des courses cette fois beaucoup mieux rémunérées. Mais, comme le disait un gréviste : « Ils croient qu’on est faibles ; on va leur montrer qu’on est plus forts. » Le soir, du fait du couvre-feu, les grandes chaînes de fast-food ont dû à chaque fois fermer leurs portes. Les livreurs, avec fierté, partageaient alors entre eux leurs écrans d’application sur lesquels on pouvait voir qu’aucune livraison n’avait été réalisée.

Au final, si les plateformes n’ont pas donné suite, les livreurs étaient satisfaits d’avoir tenu trois jours et d’avoir relevé la tête. Comme le faisait remarquer l’un des grévistes, des liens de camaraderie se sont créés et beaucoup sentent que ces liens compteront pour l’avenir, discutant par exemple de participer à l’appel à la grève nationale des livreurs du vendredi 29 janvier.

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