Ce projet consiste à cantonner une partie des employés dans les réserves à la prise en charge des palettes, une autre partie, soit l’essentiel de l’effectif, à dépoter ces palettes pour la mise en rayons, et le reste à s’occuper de l’étiquetage prix et de la gestion.

À l’hypermarché, le secteur PGC (produits grande consommation : boissons, épicerie sèche, droguerie…) est déjà concerné depuis le 13 janvier, et le PLS (produits libre service : frais industriel) doit suivre.

Si pour les patrons l’objectif est de gagner en productivité et donc d’augmenter encore les profits, les salariés concernés ont immédiatement ressenti les conséquences sur leurs conditions de travail. Ils sont en effet transformés en robots devant manipuler toute la journée des palettes ou des produits quelconques, avec des tâches complètement répétitives, alors qu’ils avaient jusque-là une certaine autonomie sur le rayon qui leur était attribué, et étaient amenés à circuler dans le magasin pour cela.

Évidemment, cette réorganisation intervient alors que les effectifs sont au plus bas, que les absents pour maladie ou congé ne sont pas remplacés et que la charge de travail est au plus haut.

Le 23 janvier, premier samedi des soldes et donc jour d’affluence, plusieurs dizaines de travailleurs se sont mis en grève dès la prise de service à 4 heures du matin, et ont pris place, à l’ouverture, à l’entrée du magasin pour exprimer leur colère et l’expliquer dans un tract, avec le soutien de militants de la CGT locale et de quelques ex-salariés de Carrefour. Pour plusieurs travailleurs, c’était leur première journée de grève, et ils avaient toutes les raisons d’en ressortir satisfaits et fiers.

Les salariés de Carrefour mobilisés ont ainsi apporté la seule réponse que mérite ce projet : STOP à TOP !