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Dans le monde
Migrants : les États contre les sauveteurs
Après avoir été bloqué au port pendant cinq longs mois, le navire Ocean Viking de l’ONG SOS-Méditerranée est reparti en mer lundi 11 janvier. Au cours de trois opérations de sauvetage, il a recueilli à son bord 373 migrants, qu’il a pu par la suite débarquer au port d’Augusta, en Sicile.
Malgré la saison hivernale défavorable aux déplacements en mer, les migrants sont toujours nombreux à tenter la traversée de la Méditerranée de la Libye vers l’Italie. Une situation particulièrement dangereuse, d’autant que les navires humanitaires sont presque totalement empêchés de patrouiller pour leur porter secours.
Les autorités maritimes italiennes utilisent en effet tous les prétextes pour les bloquer dans leurs ports. Des inspections tatillonnes peuvent durer plus de dix heures et aboutissent à leur imposer une liste de modifications, interminables et coûteuses, obligatoires pour avoir le droit de quitter le port. La pandémie, les confinements et les blocages des frontières ne font qu’amplifier le problème, avec en particulier des quarantaines systématiquement imposées aux équipages, alors qu’ils appliquent les mesures barrières à bord de leurs navires.
C’est ainsi que les navires Ocean Viking, Sea Watch 3 et 4, Open Arms, Alan Kurdi, ainsi que le navire Louise Michel du dessinateur Banksy, sont régulièrement bloqués dans les ports, à tel point que des semaines, voire des mois peuvent s’écouler sans aucun navire humanitaire présent au large de la Libye.
Ces six dernières années, plus de 20 000 migrants ont perdu la vie en tentant de traverser la Méditerranée. Le 19 janvier, le premier naufrage connu de l’année 2021 faisait 43 victimes au large des côtes libyennes. Cette hécatombe n’est pas une fatalité. Elle est la conséquence de la politique criminelle des États européens.