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- Lutte ouvrière n°2739
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Dans les entreprises
EDF : quatrième journée de débrayage contre le projet Hercule
Mardi 19 janvier, pour la quatrième fois en quelques semaines, les salariés d’EDF ont été appelés par l’ensemble des syndicats à débrayer contre le projet Hercule de la direction.
« Débrayer », parce que la plupart des travailleurs qui ont suivi ce mouvement ont fait une heure ou deux de grève. D’ailleurs certains syndicats appelaient seulement à une heure. Selon la direction qui comptabilise les grévistes sur l’ensemble du pays, ils auraient été près de 24 %, ce qui n’est pas si mal dans le contexte actuel. Le taux lors de débrayages précédents était légèrement au-dessus de 35 %.
Le projet dénommé Hercule n’est toujours pas public. Les discussions préalables s’éternisent à Bruxelles, depuis plus d’un an, entre les représentants de la Commission européenne, de l’État français et d’EDF. On ne sait pas exactement sur quoi portent les différends, puisque rien n’est dit officiellement, mais ce qui pose problème est, d’une part, les tarifs qu’EDF devrait consentir pour l’électricité nucléaire qu’elle cède à ses concurrents, et d’autre part les modalités du découpage d’EDF en plusieurs sociétés, dont certaines avec participation de capitaux privés.
Toutes ces disputes, qui précèdent une probable réconciliation finale, sont évidemment des marchandages entre capitalistes et les États qui les soutiennent. Évoquer à ce propos le maintien du prétendu service public de l’électricité est un leurre. En fait de vrai service public, EDF, dès sa création, a été d’abord au service des trusts, notamment en leur accordant des tarifs très favorables et secrets.
Quant aux salariés, ils ne veulent pas du plan Hercule. Mais surtout, au-delà d’Hercule, leurs préoccupations, ce sont les conditions de travail, d’emploi et de salaire qui ne cessent de se dégrader depuis des années. Or, les directions syndicales qui s’opposent au projet Hercule font passer ces revendications au second plan. Même avant qu’on parle d’Hercule, les conditions de travail ont empiré et les effectifs ont fondu. Des créations de filiales ont déjà eu lieu, dans lesquelles le statut des IEG (Industries électriques et gazières) ne s’applique pas pour les nouveaux embauchés sans que l’Europe y soit pour quoi que ce soit, comme EDF énergie nouvelle créée en 2004. Quant aux salaires, leurs augmentations générales ne suivent même plus les hausses du coût de la vie, même pas l’indice officiel de l’Insee.
Voilà les vrais problèmes. En les faisant passer au second plan, les directions syndicales et tout particulièrement la CGT ne rendent pas service aux travailleurs. Les salariés d’EDF devront se battre pour leurs intérêts, contre Hercule, mais avant tout pour défendre leur niveau de vie et leurs conditions de travail.