Congés payés : des attaques programmées02/12/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/12/2731.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Congés payés : des attaques programmées

Une visioconférence a réuni, lundi 30 novembre, la ministre du Travail, Élisabeth Borne, celui des PME, Alain Griset, et les représentants patronaux des cafés, restaurants, hôtels, discothèques et salles de spectacle pour discuter d’une éventuelle prise en charge par l’État des congés payés de leurs salariés.

Avec le reconfinement, les patrons de ces secteurs ont été obligés de fermer et de mettre leurs employés au chômage partiel. Ceux-ci ont continué à accumuler des droits à des congés payés, à raison de deux jours et demi de congés par mois. Les patrons réclament donc que l’État, qui paie déjà 100 % des salaires, prenne en plus en charge les congés. Ils veulent aussi que les salariés ne puissent pas prendre leurs congés au moment où le travail reprendra. Certains vont même jusqu’à demander la suppression de la 5e semaine de congés cette année.

Comme d’habitude, le gouvernement met en avant les difficultés des petits patrons pour justifier des attaques contre les travailleurs et pour mieux cacher que celles-ci servent surtout les intérêts des plus gros patrons. Mais si une grande partie des restaurateurs, des libraires, des artisans, des petits commerçants sont actuellement dans une situation financière critique, ce n’est pas aux travailleurs d’en faire les frais.

En plus, leurs droits aux congés ont déjà été attaqués avec les ordonnances du gouvernement en mars, qui permettent aux patrons, jusqu’au 31 décembre 2020, d’imposer et de modifier pratiquement du jour au lendemain jusqu’à six jours de congés, alors qu’auparavant ils devaient respecter un délai de quatre semaines.

Si certains petits patrons ne peuvent vraiment plus payer les congés, il faut en faire supporter le coût aux propriétaires des banques et des grandes entreprises. Ils ont accumulé des profits gigantesques avant l’épidémie et continuent à le faire aujourd’hui, en exploitant toujours plus les travailleurs et en pressurant aussi, bien souvent, les petits patrons eux-mêmes.

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