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- Lutte ouvrière n°2731
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Dans les entreprises
Personnel ESAT et MAS – Clermont : privés d’augmentations, ça ne passe pas !
Après avoir déjà manifesté leurs exigences, les 200 salariés ESAT (Établissements de santé d’adaptation par le travail) et MAS (Maisons d’aides spécialisées) dépendant d’un des plus grands hôpitaux psychiatriques du pays, Clermont Fitz-James dans l’Oise, qui regroupe 2 700 personnes, ont décidé de se faire entendre.
En effet les négociations de ce qui a été appelé le Ségur de la Santé n’ont pas débouché sur grand-chose pour la majorité du personnel hospitalier. La seule mesure concrète accordée par le gouvernement, même si elle était loin du compte, aura été l’augmentation salariale de 183 euros par mois.
Seulement, toute une partie du personnel hospitalier public s’est vu refuser jusqu’ici cette augmentation. Il s’agit de salariés rattachés aux hôpitaux publics, les hôpitaux psychiatriques, mais classés comme médico-social. Ce sont ainsi 40 000 salariés qui à travers le pays se sont trouvés privés de cette augmentation salariale.
Depuis des mois, ces salariés réclament la réparation de cette injustice. D’autant que, pour beaucoup, ils doivent vivre avec de petits salaires et des conditions de travail bien souvent déplorables. Leur coupure d’avec les hôpitaux publics dont ils dépendent est purement artificielle et administrative, car leur direction est bien celle de leur hôpital de référence. Pour les MAS par exemple, elles auraient dû rester ce qu’elles étaient de fait à leur création, une des structures des hôpitaux, dont le personnel était jusque-là personnel hospitalier de plein droit.
Cette entourloupe a été la combine des autorités de santé pour faire sortir du budget des hôpitaux, financé par la Sécurité sociale, les dépenses liées à cette partie de soins vitaux pour les malades, pour la faire rembourser par les collectivités locales, en l’occurrence les départements, et par suite à la population par le biais d’impôts supplémentaires.
Le mépris ainsi affiché par les pouvoirs publics était tel que le directeur de l’hôpital psychiatrique de Lille a tenu à s’en désolidariser. Il a décidé, en s’en justifiant publiquement, de prendre sur le budget de son hôpital pour accorder les augmentations dues à tous les salariés classés médico-sociaux dépendant de son hôpital. Malheureusement, cela reste une exception.
Jeudi 5 décembre, ces salariés ESAT et MAS de Clermont Fitz-James devaient se regrouper à Creil et manifester pour dire qu’ils n’entendent pas être traités comme des parias. Ils veulent les augmentations qu’on leur doit, ils veulent des conditions de travail dignes avec le personnel suffisant, car il manque, là comme dans tous les services de l’hôpital.