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Dans les entreprises
Bridgestone-Béthune : les travailleurs demandent des comptes
Pour la première fois depuis l’annonce de la fermeture de l’usine de pneus Bridgestone de Béthune, l’intersyndicale avait appelé à un rassemblement devant la porte, vendredi 27 novembre. Environ 300 personnes se sont retrouvées le matin, dont la moitié de l’entreprise.
Pour tenter d’éviter une mobilisation, Bridgestone a maintenu les salaires malgré une production quasiment à l’arrêt. Et la direction peut compter sur les syndicats qui justifient leur refus d’appeler à une lutte sérieuse par la nécessité de ne pas perdre d’argent.
Des personnalités sont venues une fois de plus se montrer au rassemblement en donnant pour seule perspective la recherche d’un repreneur. Après avoir entretenu l’illusion que Bridgestone pourrait continuer son activité, tous, du président de région Xavier Bertrand aux représentants du Parti communiste français et de la France insoumise, laissent maintenant entendre qu’un groupe de fabricants de pneus, chinois ou peut-être indien, pourrait être intéressé par le site, pour avoir un point d’entrée sur le continent européen.
Mardi 1er décembre, une centaine d’ouvriers sont allés chercher le directeur à son bureau. Il a dû aller au réfectoire pour s’expliquer devant les travailleurs sur l’interruption des négociations concernant les conditions de départ en préretraite. Il a tenté de se justifier devant une assemblée houleuse. La mobilisation des travailleurs est la seule réponse à opposer à la catastrophe annoncée.