Leur société

Armée : traditions de brutes

Huit ans après avoir organisé le bizutage d’élèves-officiers au sein de l’école militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan, sept cadres de l’armée sont actuellement jugés à Rennes pour homicide involontaire.

Comme chaque année, les élèves de seconde année avaient bizuté ceux de première, au nom de la « transmission des traditions », avec l’assentiment des dirigeants de l’école. Or, en 2012, cette transmission passait par la traversée à la nage d’un étang lors d’une froide nuit d’automne, au cours de laquelle un élève s’était noyé.

La justice a pris son temps pour organiser ce procès, dont le jugement sera rendu à la mi-janvier. Mais l’armée n’a pas attendu pour promouvoir les siens, dont ceux qui ont appris leur métier d’officier en brimant les plus jeunes.

Ainsi trouve-t-on sur le banc des accusés des capitaines qui étaient élèves-officiers à l’époque et un colonel devenu depuis général. Ils ne risquent même pas leur carrière, au maximum certains prendront-ils du sursis.

Mais ce qui gêne l’armée dans ce procès, c’est que soit ainsi rendu public un pan peu ragoûtant de sa fabrique d’officiers.

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