Affaire Théo : policiers tortionnaires02/12/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/12/P4_Manif_securite_globale_-_28_novembre_2020_-_Pancarte_Theo_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Leur société

Affaire Théo : policiers tortionnaires

Mercredi 25 novembre, le parquet de Bobigny a ordonné le renvoi aux assises de trois policiers de la BST (Brigade spécialisée de terrain) ayant agressé le jeune Théo lors d’une intervention dans la cité des 3 000 à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, en février 2017.

Illustration - policiers tortionnaires

Ces policiers seront jugés pour « violences volontaires avec circonstances aggravantes », dont un pour « violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente ».

La veille, mardi 24 novembre, la défenseure des droits a adressé au ministre de l’Intérieur, Darmanin, un rapport accablant sur les quatre policiers de la BST ayant procédé à l’arrestation de Théo et sur trois policiers de la BAC venus en renfort. Elle y pointe l’attitude provocante des policiers, les nombreux coups portés à Théo avant et après son menottage, l’usage de LBD, de gaz lacrymogène et de grenades de désencerclement contre les témoins de la scène, les nouveaux coups portés à Théo dans le véhicule de police et la photo révoltante de son visage tuméfié prise avec le portable de l’un d’eux. Elle démontre que les déclarations des policiers de la BAC dans leur compte-rendu d’intervention sont mensongères. Enfin, elle dénonce la complicité de la hiérarchie : celle du commissaire divisionnaire responsable du commissariat et la faiblesse des sanctions prises contre les policiers. Les trois policiers de la BAC ont eu un simple avertissement et deux policiers de la BST ont été réintégrés.

La justice a été complice, en mettant Théo en examen en août 2018, sous une fausse accusation.

Il a fallu quatre ans de ténacité et de médiatisation pour éviter que cette affaire ne soit étouffée et que les trois policiers soient finalement jugés aux assises. Mais cette affaire met surtout en lumière le fonctionnement de la police et de l’État qui couvre ses méfaits. Si des policiers peuvent ainsi jouer les cowboys et frapper, insulter, humilier impunément un jeune Noir de quartier populaire, c’est parce qu’ils sont les gardiens armés d’un ordre social au service exclusif des riches, injuste et violent envers les classes populaires.

Partager