ADP – Roissy : la mobilisation continue14/10/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/10/2724.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ADP – Roissy : la mobilisation continue

Face aux plans d’économies que la direction d’Aéroports de Paris (ADP) veut imposer, la mobilisation s’organise du côté des salariés. Après une première manifestation réussie le 17 septembre avec près de 900 travailleurs, un nouveau rassemblement a eu lieu vendredi 9 octobre devant le ministère des Finances, regroupant 600 personnes.

Si la majorité des présents étaient des travailleurs d’ADP, certains étaient employés par une filiale, ADP-ingénierie : ceux-ci ont été mis au courant d’un plan visant à licencier 200 salariés sur 220 ! D’autres encore venaient d’une filiale de Keolis et sont confrontés à la fermeture de leur entreprise.

À ADP, les baisses de salaire prévues dans l’accord de performance collective iraient de 300 à 800 euros par mois, et la durée du travail augmenterait d’une à deux semaines par an. À cela s’ajoutent du chômage partiel longue durée et une rupture conventionnelle collective impliquant 1 400 départs en 2021, sur 6 300 salariés, qui signifierait une dégradation importante des conditions de travail.

La direction brandit la menace d’un plan de licenciements en cas d’échec des négociations. Le rassemblement du 9 octobre a été l’occasion pour les directions syndicales de s’adresser à l’État, actionnaire majoritaire, en lui demandant de renoncer à ses dividendes. Il leur a opposé une fin de non-recevoir.

Mais une bonne partie des travailleurs présents ne s’attendaient pas vraiment à autre chose, et ils étaient contents de se retrouver. Depuis septembre, au fil des rassemblements et des temps forts, les plus mobilisés ont tissé des liens. L’idée qu’ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes, et qu’il s’agit d’être plus nombreux, fait son chemin.

Ces dernières semaines, certains se sont mis à distribuer des tracts, à coller des affiches et envoyer des mails à leurs collègues pour les encourager à participer à chaque rassemblement. Celui du 9 octobre avait aussi de très positif le fait qu’il était le premier à impliquer plusieurs entreprises.

Au-delà, de plus en plus de salariés d’ADP remettent en cause les arguments de la direction, qui se plaint de la situation financière du groupe. Celui-ci a en réalité amassé des milliards de profits ces dernières années. D’ailleurs, dans une lettre envoyée aux syndicats, le ministre Le Maire affirme que « la situation d’ADP en termes de liquidités est saine et lui permet d’affronter la crise de manière sereine. »

En fait, l’État, actionnaire majoritaire d’ADP, cherche à faire une démonstration politique : la mise en œuvre de ces accords serait un message on ne peut plus clair, adressé à tout le grand patronat. En face, la mobilisation franchit des étapes et c’est précieux pour la suite.

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