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Municipaux de Saint-Denis : agents en colère
Depuis vendredi 2 octobre, une partie des agents municipaux de Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, sont en lutte contre la mairie qui s’attaque à leurs salaires et à leurs conditions de travail.
À la dernière élection municipale, Mathieu Hanotin, membre du Parti socialiste, a réussi à prendre la mairie au Parti communiste. Après avoir fait voter l’armement de la police municipale pour plaire à un électorat de droite ou d’extrême droite, il veut montrer qu’il peut faire plus contre les travailleurs communaux que la droite.
La précédente municipalité avait déjà, il y a trois ans, tenté de remettre en cause des jours de congés mais avait dû reculer après trois jours de grève. Alors, pour les agents communaux, la suppression de la prime annuelle de 1 400 euros, alors qu’ils n’ont pas de 13e mois, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. D’autant plus que le maire s’est octroyé une augmentation mensuelle de 1 360 euros, portant ses indemnités, avec la présidence de Plaine Commune, à près de 8 000 euros net par mois.
Hanotin veut aussi supprimer des jours de congés, augmenter le temps de travail, remettre en question les trois mois de départ anticipé à la retraite. Il s’attaque essentiellement aux fonctionnaires de catégorie C, ceux qui ont les plus bas salaires. Il veut aussi monter la population contre les agents, en les présentant comme des privilégiés et des fainéants. Mais dans la réalité, les agents sont indispensables face aux problèmes d’une population qui s’appauvrit. Et pendant le confinement, les Atsem ont accueilli dans les écoles les enfants des soignants, les agents de la voirie ont nettoyé la ville, les autres ont fait fonctionner le service social en portant les repas aux personnes âgées. Certains agents se sont portés volontaires pour travailler dans les Ehpad ou à la maison de la solidarité pour porter assistance aux plus pauvres. Bref, ce sont donc bien eux qui ont été utiles !
Le mouvement a démarré par une assemblée générale de 400 agents devant la mairie. Depuis, des débrayages quotidiens de deux heures avec rassemblement devant la mairie ont lieu tous les midis. Chaque jour, les retrouvailles sont très dynamiques. Les grévistes dansent, chantent des chansons qu’ils ont composées, raillant ce maire calfeutré dans la mairie fermée au public depuis plusieurs jours, et qui refuse de recevoir les représentants des grévistes.
Jeudi 8 octobre, c’est dans un conseil municipal sans public et protégé par des forces de police, qui devait voter entre autres une indemnité de 35 000 euros pour les frais de garde des enfants des élus, que les grévistes sont rentrés en force. Là aussi, le maire était introuvable, laissant ses conseillers effarés. À la sortie, tout le monde plaisantait, disant qu’il fallait que ces derniers se votent une nouvelle indemnité de gardes du corps.