Masques : une aubaine pour la grande distribution26/08/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/08/2717.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Masques : une aubaine pour la grande distribution

Entre le 4 mai et le 26 juillet, les ventes de masques ont généré un chiffre d’affaires supplémentaire de 226 millions d’euros dans la grande distribution.

Après un pic au début du déconfinement, les ventes avaient progressivement baissé, mais elles sont reparties fortement à la hausse à partir du 13 juillet. Avec l’obligation du port du masque qui se généralise dans les écoles, les entreprises et dans bien des espaces publics, cette nouvelle manne ne risque pas de se tarir.

Les masques chirurgicaux sont vendus 50 centimes l’unité en moyenne, et leur prix est plafonné à 95 centimes par le gouvernement. Avant la pandémie, ils ne valaient que 5 centimes d’euros, dix fois moins !

Les capitalistes de la grande distribution expliquent cette différence de prix par la nécessité qu’il y a eu de transporter les masques en avion, quand il fallait constituer très rapidement des stocks ; ou encore par l’augmentation du prix du voile non tissé en polypropylène, la matière première principale des masques chirurgicaux.

Du producteur au revendeur, ce sont tous les capitalistes de la chaîne qui font des profits sur les ventes de masques. Au plus fort de la pandémie, les fabricants de voile de polypropylène ont multiplié leurs prix par quinze, profitant du déséquilibre entre l’offre et la demande. Aujourd’hui, les capitalistes de la grande distribution jurent qu’ils vont très bientôt baisser les prix des masques. Pour le moment, il s’agit d’écouler les stocks achetés à prix fort, et il n’est pas question de réduire leurs marges sur ces produits.

Cette nouvelle dépense constitue une charge importante pour les familles populaires : 30 euros par mois pour une personne seule, 120 euros pour une famille de quatre personnes (avec deux enfants de plus de 11 ans), à raison de deux masques chirurgicaux par jour et par personne.

Olivier Véran, le ministre de la Santé, a rappelé que les personnes « à très haut risque médical de développer une forme grave de Covid-19 » – au nombre de deux millions environ – peuvent bénéficier de dix masques gratuits par semaine. Il a aussi annoncé que des masques gratuits seraient distribués aux plus précaires. Chaque bénéficiaire de la complémentaire santé solidaire devrait recevoir par La Poste un masque lavable 30 fois.

Des mesures totalement insuffisantes pour les familles populaires, alors que le gouvernement réserve des milliards aux grandes entreprises et à leurs actionnaires.

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