Courtepaille : 3 600 travailleurs menacés26/08/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/08/2717.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Courtepaille : 3 600 travailleurs menacés

Le tribunal de commerce d’Évry, dans l’Essonne, se prononcera sur l’éventuelle reprise des 300 restaurants Courtepaille, mis en redressement judiciaire en juillet. Les 3 600 salariés ont de quoi être inquiets pour leur avenir.

Plusieurs repreneurs ont déposé un dossier, dont des concurrents comme le groupe Bertrand, qui possède les chaînes Hippopotamus et Burger King, ou bien Buffalo Grill, qui se propose d’emblée de liquider une cinquantaine de restaurants et 500 emplois.

La crise sanitaire n’est pas seule en cause dans les difficultés que vont rencontrer les salariés de Courtepaille. L’entreprise est passée par trois fois aux mains de financiers différents au cours des vingt dernières années. Chacun a pressuré Courtepaille pour un rendement maximum avec des investissements minimum.

Cette logique est à l’œuvre dans toute l’économie. Au sein des entreprises de plus de 50 salariés, entre le 1er mars et le 16 août, il y a eu trois fois plus de licenciements collectifs sous forme de plans de sauvegarde de l’emploi – qu’il faudrait plutôt nommer plans de destruction de l’emploi – que l’an dernier durant la même période. Cela a abouti à 49 000 chômeurs supplémentaires, s’additionnant aux centaines de milliers d’autres travailleurs ayant aussi perdu leur emploi, car mis en fin de mission ou en non-renouvellement de CDD, ou encore individuellement licenciés sous divers prétextes. Sans même parler des centaines de milliers de jeunes sortis en juin du système scolaire et qui sont à la recherche d’un hypothétique premier emploi…

Face à la crise économique qui s’approfondit, les grands patrons bénéficient d’aides importantes de l’État. Ils ont des cartes en main pour sauver leurs profits, en faisant reposer sur les salariés les risques liés aux incertitudes sur l’avenir économique. Ils sont aidés en cela par les gouvernements, qui ont beaucoup fait ces dernières années pour leur faciliter les licenciements.

S’ils ne veulent pas être les victimes de cet ordre social, les travailleurs doivent se préparer à riposter collectivement pour imposer le maintien des emplois, au travers, si nécessaire, d’une répartition du travail entre tous, assurant que chacun rapporte à la maison un salaire suffisant pour vivre.

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