Capitalisation boursière d’Apple : parasitisme record26/08/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/08/2717.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Capitalisation boursière d’Apple : parasitisme record

Mercredi 19 août, la capitalisation boursière d’Apple à Wall Street franchissait la barre symbolique des 2 000 milliards de dollars, ce qui en fait la plus importante au monde actuellement. Ainsi, l’entreprise Apple vaudrait à elle seule l’ensemble de ce qu’un pays riche comme l’Italie – 60 millions d’habitants – produit en un an.

Cette capitalisation boursière représente la valeur de l’ensemble des actions Apple sur la place financière de Wall Street, au prix auquel les capitalistes sont prêts à les acheter. Cette somme astronomique, sans rapport avec l’activité réelle de l’entreprise, est fictive. Si tous les détenteurs d’actions Apple les vendaient en même temps, elle s’effondrerait. Les 2 000 milliards sont le résultat de la spéculation, reflet du parasitisme du capitalisme. À chaque crise, les États mettent sur la table des sommes considérables, des milliards que les capitalistes orientent en grande part dans la spéculation, où les profits sont faciles et à court terme. Ainsi, alors que la récession économique est sans précédent, que le chômage bat partout des records, à la bourse de Wall Street, dopée par les injections d’argent de la banque centrale et par les plans de relance du gouvernement, la crise est effacée. L’indice boursier américain Standards & Poors 500 a repris 50 % depuis son creux en mars dernier. Il cote désormais à un cheveu du plus haut niveau de son histoire, atteint en février, juste avant la crise sanitaire.

Apple n’est pas la seule entreprise à profiter de la spéculation. C’est le cas de tout le secteur des entreprises de la haute technologie. Ce qui attire les spéculateurs, ce sont des bénéfices qui se maintiennent ou qui sont en hausse. Les plus grosses entreprises du secteur, les GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple), annoncent des milliards de profit. Ainsi Apple, au seul deuxième trimestre 2020, a réalisé près de 60 milliards de chiffre d’affaires et plus de 11 milliards de bénéfice net. C’est ce qui a fait bondir le cours de l’action, de près de 60 % depuis le début de l’année.

Ces envolées spéculatives reposent sur une exploitation des travailleurs qui est, elle, bien réelle et qui génère les profits qui attirent les spéculateurs. Selon le rapport 2019 de China Labor Watch, Foxconn, le sous-traitant taïwanais d’Apple et d’autres, exploite en Chine le travail d’un million d’employés et d’ouvriers, payés 300 dollars par mois, souvent précaires et devant faire des heures supplémentaires en quantité, jusqu’à 100 heures mensuelles lors des pics de production. En 2019, le quotidien britannique The Guardian dévoilait que des centaines d’écoliers de 16 à 18 ans avaient été enrôlés par Foxconn pour fabriquer des assistants vocaux Alexa d’Amazon durant plus de deux mois, avec travail de nuit et heures supplémentaires imposées.

Exploitation sans limite d’un côté, spéculation effrénée de l’autre, le capitalisme est un système fou avec lequel il faut en finir.

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