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RATP : organisés pour le 24... et pour après

Mardi 24 septembre, sur les lignes 12 et 13 du métro, la grève a été relativement bien suivie par les conducteurs. Le fait que plusieurs d’entre eux se soient démenés depuis le 13 septembre pour convaincre leurs camarades de participer à cette nouvelle journée de mobilisation y a sans doute contribué.

Le 13 septembre, journée de grève massive à la RATP, 50 grévistes des lignes 12 et 13 s’étaient regroupés en assemblée générale. Ils avaient voté la revendication du retrait total de la réforme des retraites, convenu de participer à la journée du 24 septembre et élu un comité de 10 grévistes chargé de préparer cette journée.

Les membres de ce comité, mais aussi tous ceux qui étaient convaincus de l’idée qu’il fallait participer à une journée interprofessionnelle, ont passé les dix jours suivants à discuter avec leurs collègues. Sur la ligne 12, ils ont dû affronter les syndicalistes de l’Unsa (premier syndicat chez les conducteurs) qui ne voulaient pas entendre parler de cette journée, et militaient ouvertement contre.

Ils n’avaient évidemment pas la force d’inverser la vapeur, et la grève a été beaucoup moins suivie que le 13 septembre, mais une minorité non négligeable les a rejoints : 58 grévistes sur la ligne 13 (sur environ 200 conducteurs devant travailler ce jour-là) ; 15 grévistes sur la ligne 12 (sur 115). À tel point point qu’une bonne partie de la réserve générale, 50 conducteurs habituellement utilisés pour remplacer les grévistes, a servi à faire tourner normalement les lignes 12 et 13.

De nouveau réunis pour discuter, les grévistes ont abordé tous les problèmes : les illusions corporatistes de certains de leurs collègues, qui pensent faire reculer Macron seulement sur leur régime spécial de retraites ; les directions syndicales plus préoccupées de négocier que d’organiser la riposte des travailleurs ; les problèmes d’argent qui pourraient empêcher de se lancer dans une grève reconductible en décembre...

Ces travailleurs ne veulent pas se laisser faire, que ce soit par le gouvernement, par la direction de la RATP ou par les directions syndicales, et comptent bien se revoir pour s’organiser. Ils ont tenu à réaffirmer leur rejet de la réforme des retraites dans sa totalité, bien conscients qu’elle concerne tous les travailleurs et qu’ils ne pourront obtenir son retrait que si d’autres secteurs s’y mettent, en particulier dans le privé.

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