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Italie : qui a dit que le crime ne paie pas ?
Le 17 septembre, Giovanni Castellucci, directeur général d’Atlantia, entreprise présidant à la gestion d’une grande partie des autoroutes italiennes, a démissionné de son poste.
Cette holding contrôlée par la famille Benetton est devenue tristement célèbre pour sa responsabilité dans l’effondrement du pont Morandi à Gênes qui a causé la mort de 48 personnes, en août 2018.
De « graves indices de culpabilité » ont été détectés, selon les enquêteurs, dans la rédaction des rapports destinés au ministère des Transports sur l’entretien et la sécurité du pont Morandi et d’autres ouvrages. L’annonce de ces omissions et falsifications a fait chuter le titre Atlantia à deux reprises à la Bourse de Milan. Luciano Benetton, patriarche de cette famille qui ne s’est pas contentée de faire sa fortune dans la fabrication de pull-overs, a déclaré qu’il était « sous le choc » devant ces révélations, et qu’il attendait des changements !
Castellucci a donc présenté sa démission, acceptée par le conseil d’administration avec des remerciements « pour avoir contribué, pendant dix-huit ans, à transformer le groupe en un leader mondial dans le domaine des infrastructures » et en recevant une indemnité de 13 millions d’euros. Il est aussi assuré que tous les frais d’une procédure qui l’impliquerait seront payés par Atlantia, sauf si « une mauvaise conduite frauduleuse émerge des enquêtes ». En Italie comme ailleurs, les hauts responsables d’une société de cette taille ont peu de risques de se retrouver sous les verrous. La société Atlantia n’en court pas davantage, même si un des partis au gouvernement, le Mouvement 5 étoiles, dit vouloir mettre fin aux concessions autoroutières.
Les proches des victimes, les centaines d’habitants du quartier sinistré depuis l’écroulement du pont, eux, ont payé le prix fort et continuent à le payer.