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- Lutte ouvrière n°2669
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Dans les entreprises
SNCF : Le 24 septembre, une grève suivie
Dans le cadre de la journée interprofessionnelle, la CGT et SUD-Rail appelaient les cheminots à la grève mardi 24 septembre. D’après les chiffres de la direction portant sur les effectifs devant se déclarer grévistes à l’avance, 25,5 % des cheminots, de toutes catégories, ont cessé le travail ce jour-là, ce qui en fait une journée de grève réussie.
Près de 40 % des conducteurs et près d’un contrôleur sur trois étaient en grève à l’échelle nationale. Et dans les ateliers d’entretien et de maintenance, le pourcentage de grévistes soumis à déclaration était de près de 25 %.
Localement, certains secteurs ont connu des taux de grévistes très importants. C’est le cas par exemple en région parisienne sur les lignes D et R, dépendant de Gare de Lyon, où les conducteurs étaient en grève à plus de 80 % et les contrôleurs à 75 %. Mais dans les ateliers, les pourcentages étaient aussi élevés. Ainsi, sur la maintenance des rames banlieue, à Villeneuve-Saint-Georges, le directeur de production a déclaré qu’en 26 ans de carrière, il n’avait jamais vu une telle mobilisation. Dans l’autre secteur, chargé de la manœuvre des rames, 75 % des cheminots étaient en grève à l’exécution ainsi que la quasi-totalité à l’encadrement. Enfin le directeur a été obligé de fermer le dépôt car les agents habilités à la sécurité de la distribution électrique étaient tous en grève.
À Châtillon, dans les ateliers de maintenance TGV Atlantique, ou encore aux ateliers du Landy, la grève était aussi largement majoritaire, bien plus suivie que lors de journées habituelles d’action, non seulement à l’exécution mais aussi dans la petite maîtrise.
À la Gare du Nord, chez les agents d’accueil, seuls les chefs étaient au travail. L’assemblée générale interservices a regroupé 60 travailleurs, ce qui est un bon chiffre pour une journée isolée. Le 13 septembre, lors de la grève de la RATP, une quarantaine de conducteurs SNCF de la ligne B avaient fait grève par solidarité. En retour, plusieurs conducteurs de la RATP sont venus à l’AG des cheminots le 24 exprimer leur soutien et leur souhait d’une lutte commune.
Dans tous les cas, la conscience de la gravité de l’attaque contre les retraites se mêle au mécontentement face à la dégradation rapide des conditions de travail dans les différents secteurs.
Le succès spectaculaire de la grève du 13 septembre à la RATP a aussi été un facteur certain de remobilisation de nombreux anciens grévistes, jusque-là sceptiques car marqués par l’échec du mouvement de trois mois à la SNCF au printemps 2018.
La perspective est bien de militer pour un mouvement « Tous ensemble » public-privé, comme en 1995.