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Dans le monde
Rapport de l’OCDE : une catastrophe annoncée
Un rapport vient d’être rendu par l’organisme international OCDE. « Attention, croissance faible à l’horizon », titrent les économistes qui l’ont rédigé. Page après page, les courbes s’y effondrent et les indicateurs sont au rouge.
La courbe de croissance du produit intérieur brut, le PIB qui comptabilise les richesses produites, continue de s’effondrer de 2,4 à 1,6 % en deux ans dans les pays riches, et de 5,3 à 4,3 % dans les pays dits émergents. Les prévisions pour 2020 sont pessimistes dans presque tous les pays évoqués. Le volume du commerce mondial stagne depuis près d’un an et est même en recul au deuxième trimestre 2019. La croissance de la production industrielle mondiale a baissé de moitié en deux ans, la chute étant encore plus vertigineuse pour l’économie allemande, passée de 5 % en 2017 à -5 % en 2019. L’investissement global dans les pays du G20 a diminué dans le même temps, passant d’une moyenne de 4 % à 1 % au premier trimestre 2019.
La courbe de croissance de l’emploi suit le même mouvement, chacun peut le constater dans son entourage. Et l’avenir vu par les calculateurs de l’OCDE s’assombrira encore, en particulier si les mesures douanières protectionnistes prévues par Trump face aux exportations chinoises sont mises en place : les investissements des entreprises s’effondreraient aux États-Unis, en Europe et en Chine bien sûr.
Les auteurs voient un coin de ciel bleu à l’horizon : selon eux la consommation moyenne résiste, même si c’est insuffisant pour « tirer » la croissance, mais la menace du chômage est importante. Quant aux politiques publiques, celles des États, elles s’opposent à la croissance économique et la production industrielle chute encore plus.
Le rapport cherche comment contrer l’incertitude des capitalistes et leur redonner confiance. Il voit la solution dans moins de protectionnisme, plus de liberté dans les échanges, moins de subventions étatiques. Des investissements publics importants dans les infrastructures – pour les routes, l’énergie etc –, dont les besoins sont flagrants dans la prochaine décennie iraient eux aussi dans le bon sens, toujours selon l’OCDE.
Pourtant ces capitalistes, même nageant dans un océan d’incertitude, ont investi leurs liquidités à plus de 50 %, bien plus encore qu’en 2008, dans des produits hautement risqués… mais très rémunérateurs. Les éléments de l’orage s’accumulent donc, et la perspective du Brexit, surtout sans accord, assombrit encore l’horizon.
Ces économistes peignent donc un tableau inquiétant qu’ils remettent entre les mains des dirigeants politiques. Que pourront-ils en faire alors qu’eux-mêmes ont pour commanditaires les capitalistes des grandes puissances ! Leur arracher leurs richesses, leurs usines, la gestion de l’économie, la faire fonctionner dans l’intérêt de la population, est la seule issue.