Leur société

Tarif de l’électricité : le scandale continue

Le ministre de la Transition écologique, de Rugy, a annoncé que l’électricité allait « sans doute à la moitié de l’année augmenter de 5 ou 6 % ». La Commission de régulation de l’énergie (la CRE) avait recommandé une hausse de 5,9 % que le gouvernement avait refusée, car on était en plein mouvement des gilets jaunes. Mais la hausse était simplement retardée.

Rien ne la justifie. EDF n’a pas de problème particulier. Bien sûr, il y a l’entretien habituel des centrales, mais l’argent récolté via les factures des clients y suffit amplement. D’ailleurs EDF a fait 2,5 milliards d’euros de bénéfices en 2018.

Seulement, il y a un autre problème : celui des fournisseurs alternatifs, les concurrents d’EDF. Ils sont une trentaine et, à l’exception d’Engie, ils ne possèdent aucune source d’énergie, et ne produisent donc pas le moindre électron.

Seulement la loi Nome, adoptée sous le gouvernement Fillon, les autorise à utiliser, s’ils le souhaitent, le quart environ de la production nucléaire d’EDF, soit 100 térawattheures (EDF en produit environ 380) alors qu’ils n’ont jamais financé la moindre centrale. Le tarif de cette électricité est fixé pour le moment à 42 euros le mégawattheure. Ce prix leur permet d’acheter de l’électricité à EDF et de la revendre un peu moins cher aux particuliers. Sauf si les cours du marché de gros descendent en dessous des 42 euros, auquel cas ils s’approvisionnent sur le marché de gros et l’opération est encore plus favorable. Ces fournisseurs alternatifs ne sont rien d’autre que des organismes financiers qui profitent d’une disposition de la loi.

En ce moment, les prix du marché de gros augmentent beaucoup et les distributeurs alternatifs voudraient maintenant 135 térawattheures au lieu des 100 promis.

La CRE, organisme nommé par le gouvernement, manigance des tarifs qui permettent à toutes ces sociétés et donc à la moins performante d’exister. La concurrence, censément défendue par la CRE, permet ainsi de protéger les plus mauvais… en faisant payer les consommateurs. Sur le marché de l’électricité, comme partout, elle était pourtant présentée comme une chance permettant de faire baisser les prix. En réalité, les prix s’envolent avec l’assentiment du ministre de l’Écologie.

L’autre question est celle des taxes, dont la TVA, qui représentent environ 38 % des factures de chaque client. Une partie de la TVA est d’ailleurs une taxe… sur les autres taxes !

Et si le prix de l’électricité augmente, les taxes vont évidemment augmenter en proportion. Pour les entreprises industrielles très grosses consommatrices de courant, dites « électro intensives » et qui représentent environ 20 % de la consommation, des dispositions existent pour que certaines taxes leur soient supprimées. Ce n’est pas le cas pour les particuliers. Ainsi les moins riches paient proportionnellement plus cher.

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