Leur société

Mélenchon : le tricolore d’abord

« Est ce que ces gens me reprochent d’aimer mon pays ? Oui j’aime ma patrie ; oui j’ai ramené le drapeau bleu blanc rouge dans les manifs, j’ai ramené La Marseillaise. » Telle est la réponse de Jean-Luc Mélenchon sur BFMTV à Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement qui disait avoir « peur que Jean-Luc Mélenchon, qui se dit internationaliste, soit au fond un nationaliste de première catégorie ».

On a les sujets de fierté qu’on peut ; pour Mélenchon, c’est le fait d’avoir éliminé le drapeau rouge et le chant de L’Internationale des manifestations. Il est vrai qu’ils ont déjà été abandonnés par le Parti communiste, qui a introduit le drapeau tricolore dans les manifestations ouvrières, pas gêné de brandir ce qui est le drapeau des patrons et de la bourgeoisie française contre les travailleurs.

Interrogé sur les migrants accueillis en Allemagne, Mélenchon a répondu que, dans ce pays, « n’importe quoi a été fait » dénonçant une politique favorable au patronat. « Il y avait déjà des emplois à un euro de l’heure, Madame Merkel a inventé des emplois à cinquante centimes pour les migrants. » Ses propos font écho à ses déclarations en août à Marseille « Honte à ceux qui organisent l’immigration par les traités de libre-échange et qui l’utilisent ensuite pour faire pression sur les salaires et les acquis sociaux. »

C’est là une façon de s’en prendre aux migrants parce qu’ils pèsent sur les salaires, et aussi de critiquer ceux qui, comme le gouvernement Merkel, les ont laissés entrer.

Mais nulle part le patronat européen n’a attendu les migrants pour inventer nombre de contrats sous-payés et les imposer aux travailleurs. Prétendre que l’on peut assurer un sanctuaire aux travailleurs des pays les plus riches en leur évitant la concurrence des migrants est une façon d’éviter de mettre en cause les capitalistes alors que, pour lutter contre ceux-ci, l’intérêt des travailleurs est de parvenir à intégrer les migrants pour en faire leurs compagnons de lutte.

Le nationalisme, même à la sauce Mélenchon, est un poison pour le monde du travail.

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