Leur société

Thiotepa : un nouveau scandale sanitaire ?

Le journal suisse Le Matin a révélé le 14 janvier que plus de 100 000 doses périmées de Thiotepa, un anticancéreux, avaient été vendues en Suisse (2 000) et surtout en France (99 000) entre 2007 et 2011. La durée de vie de ce médicament est de dix-huit mois, mais le distributeur suisse Alkopharma falsifiait les étiquettes et en a vendu jusqu’à sept ans après fabrication.

L’affaire a été découverte en 2011 par le laboratoire allemand Riemser, producteur du Thiotepa, qui a constaté qu’il circulait des flacons périmés ne contenant plus la dose exigée de principe actif. Le Thiotepa était utilisé pour le traitement de cancers des ovaires, de la vessie et du sein, et surtout pour les cancers chez les enfants. L’agence suisse de sécurité du médicament, Swissmedic, a découvert la falsification des étiquettes et bloqué la distribution du Thiotepa. Depuis, on dispose d’un produit alternatif. Quatre ex-dirigeants d’Alkopharma ont été condamnés en 2016 en Suisse à des amendes.

En France, la justice enquête depuis 2011, mais il n’y a pas eu de procès, à cause d’une contestation entre Riemser et son distributeur français, Genopharm. Ils s’accusent l’un l’autre d’être responsable du sous-dosage des flacons de Thiotepa, et les juges n’ont pas tranché. On ignore quelles conséquences cette falsification a eues sur les malades. On sait déjà que la vente des médicaments périmés a rapporté 176 000 euros en Suisse, et 2,3 millions en France.

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