Eure-et-Loir : contre les fermetures de classes31/01/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/02/2583.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Eure-et-Loir : contre les fermetures de classes

Vendredi 26 janvier, à Chartres, plus de 200 personnes se sont retrouvées devant l’inspection académique pour dénoncer les fermetures de classes dans les écoles primaires du département.

Parents d’élèves, élus de petites communes et enseignants grévistes étaient là pour exprimer leur mécontentement. C’est peu de dire que la colère était palpable. Dans bien des endroits, la suppression d’une classe signifie la fermeture de l’école pour des petites communes qui se sont organisées en regroupement scolaire. Après avoir investi ces dernières années dans l’achat d’un bus, dans l’installation d’un tableau interactif dans la classe, ou dans la réfection d’une cour de récréation, des mairies se sentent flouées. Cette année, 66 fermetures ont été annoncées dans le département.

La création de classes de CP-CE1 dédoublées dans les quartiers difficiles (REP) est parfois mise en avant pour expliquer ce nombre élevé de fermetures. Mais, dans bien des écoles REP concernées par ces dédoublements, faute de locaux, les classes dédoublées seront bricolées avec une cloison amovible installée au milieu d’une salle pour la séparer en deux. Des enseignants grévistes de quartiers difficiles se retrouvaient donc côte à côte avec ceux des écoles rurales pour rappeler que le problème de fond est le manque de moyens pour l’éducation. Sans créer de moyens supplémentaires, sans embaucher, le gouvernement et son ministre Blanquer ne font que déshabiller Pierre pour habiller Paul. S’ils voulaient monter les écoles les unes contre les autres, ils ne s’y prendraient pas autrement.

C’est donc au son des sifflets et des chants des manifestants que s’est réuni le comité départemental technique, qui rassemble administration et délégués du personnel pour entériner, ou non, la carte scolaire et ses fermetures. Les syndicats l’ont unanimement repoussée, appelant les parents et enseignants à poursuivre leur mobilisation. L’inspecteur d’académie est revenu sur certaines fermetures en déclarant qu’il n’en avait annoncé autant que pour « provoquer une réflexion » (sic).

Son souhait se réalisera peut-être au-delà de ses espérances, car la réflexion va continuer. Le lien est à faire entre toutes les attaques subies par la population, des fermetures de classes aux fermetures de lits à l’hôpital de Chartres, des suppressions des postes d’Atsem dans les maternelles à la fermeture annoncée de la maternité à Châteaudun.

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