Du 12 au 21 septembre, il faut amplifier la mobilisation

13 Septembre 2017

Les manifestations du 12 septembre ont été un succès et elles ne doivent être qu’un début, pour répondre comme il se doit aux attaques du gouvernement.

Le 7 septembre, Macron a dit qu’il serait d’une « détermination absolue » pour faire passer sa politique et il a ajouté qu’il ne céderait rien « ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes ». Voilà qui est clair.

Quand ils avaient présenté les ordonnances contre le Code du travail, la ministre Pénicaud et le Premier ministre Philippe avaient pris des pincettes, eux. Ils avaient expliqué que ce coup de massue sur la tête des travailleurs, c’était pour leur bien. Ils avaient essayé de faire croire qu’en donnant tous les droits aux patrons pour licencier sans limite, cela les « décomplexerait » pour embaucher. Ce n’était que pour donner le change, et c’est Macron qui le dit.

En bon serviteur du patronat, il transpire le mépris de classe. Les patrons dirigent, lui gouverne, et les travailleurs n’ont qu’à être reconnaissants d’avoir la chance de pouvoir se faire exploiter sous leur baguette. C’est la vision du monde des classes dominantes, de ces capitalistes nés avec une cuillère d’argent dans la bouche et qui tirent leur richesse du travail des autres. Eh bien, il faut répondre à Macron et à ses maîtres !

La journée du 12 septembre a été l’occasion de protester, et il faudra continuer à le faire le 21 septembre, si possible plus fort et plus nombreux.

Il faut que les travailleurs disent ce qu’ils pensent de ces mesures antiouvrières, disent leur rejet de ces ordonnances qui dynamitent le Code du travail, de la hausse de la CSG, de la suppression de 150 000 emplois aidés, du gel des salaires des fonctionnaires. Il faut exprimer la colère contre ce gouvernement qui, en même temps qu’il réduit les APL pour les plus pauvres, supprime aux trois quarts l’impôt sur la fortune. Les plus riches pourront satisfaire tous leurs caprices : l’État prendra ce dont il a besoin dans la poche des travailleurs, des retraités et des chômeurs.

Il faut dénoncer le rouleau compresseur patronal que tous les travailleurs subissent, dans toutes les entreprises : les hausses de cadences, les attaques sur les salaires, les mesures vexatoires, les mesures de répression contre ceux qui relèvent la tête… tout ce qui aggrave l’exploitation et permet au grand patronat d’accroître ses profits.

Ces journées sont l’occasion pour les travailleurs de le faire tous ensemble, quelle que soit leur entreprise, qu’ils soient intérimaires ou embauchés, salariés du public ou du privé, en se retrouvant sur le terrain de leurs intérêts communs. Car, au-delà de la résistance à chaque attaque gouvernementale ou patronale, leur sort dépendra du rapport de force qu’ils seront capables d’imposer par leur mobilisation générale.

Ce combat n’en est qu’au tout début. La guerre sociale que le gouvernement et les patrons font aux travailleurs va s’accentuer. Il va y avoir de nouvelles attaques, comme celle contre l’assurance-chômage. Il y a aussi les menaces en direction de certaines catégories de travailleurs, comme les cheminots, dont les retraites sont dans le collimateur du gouvernement. En s’en prenant aux retraites des uns puis à celles des autres, les gouvernements ont réussi en vingt-cinq ans à faire reculer les droits de tous. Il ne faut pas se laisser diviser.

Tôt ou tard, les travailleurs relèveront la tête et engageront la lutte, car l’offensive patronale ne laisse pas le choix. Mais le plus tôt sera le mieux. Car, s’ils ne font pas entendre leurs intérêts, ils risquent de le payer cher. Le grand capital est insatiable. Si les profits des grandes entreprises industrielles et des banques restent élevés malgré la crise, c’est dû à l’aggravation de l’exploitation. Et le gouvernement fera payer aux travailleurs et aux plus pauvres même ce qu’il sera amené à concéder à la petite bourgeoisie. Même la colère des autres catégories sociales, le gouvernement la retournera contre les travailleurs, s’ils ne mettent pas en avant leurs propres intérêts.

Il faut que le camp des travailleurs apparaisse comme une force capable de se faire respecter. Lui seul a la puissance de faire payer le grand patronat.

Après la publication des ordonnances, Berger de la CFDT s’est lamenté en disant qu’il aurait espéré mieux et Mailly de FO a gonflé le torse disant qu’il avait réussi à éviter le pire. À l’approche de la journée organisée par la CGT, la FSU et Solidaires, les médias ont insisté sur la division syndicale. Mais, dans bien des entreprises, des militants FO et CFDT ont manifesté. Ce sont ceux qui se mobilisent qui ont raison. Il ne faut pas attendre après les sommets syndicaux pour le faire.

La prochaine journée d’action, prévue le 21 septembre par la direction de la CGT, doit être l’occasion d’amplifier et d’élargir la mobilisation, afin de créer le rapport de force nécessaire pour imposer les intérêts communs de tous les travailleurs.