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Moulins : les conducteurs de bus en grève
Depuis jeudi 7 septembre, les conducteurs de bus de l’agglomération de Moulins ont cessé le travail. La grève est massive avec 31 grévistes sur 39 conducteurs. Les revendications concernent les salaires, les conditions de travail et le maintien du service public de transport.
Le mouvement a été préparé dès le mois de juillet par une information aux usagers expliquant pourquoi il y aurait grève en septembre.
Évidemment, la direction de RATP Dev ne veut rien savoir et dit même que la grève est irresponsable. Dans un tract, elle ose expliquer que les conducteurs du réseau de Moulins ont plus d’avantages que sur les autres réseaux et dit que ces avantages ont été offerts aux travailleurs. Sans doute, parce que la direction est nouvelle, ne se souvient-elle pas des mouvements de grève antérieurs qui ont permis d’obtenir le 13e mois et une augmentation d’au moins 1 % des salaires chaque année. Si la grève a démarré une nouvelle fois, c’est parce que c’est le seul moyen d’obtenir l’amélioration des salaires ou des conditions de travail. Et cette fois, les grévistes veulent une part des 554 millions de bénéfices que le groupe RATP a gagné grâce à leur travail.
Lundi 11 septembre, les grévistes ont fait le tour de tous les bus pour faire la liste des anomalies. La direction, qui se dit si soucieuse de la qualité du service, pourra connaître toutes les réparations et aménagements nécessaires à effectuer. Mardi 12 septembre, à 6 h 30, les militants CGT de l’agglomération ont bloqué le dépôt et aucun bus n’est sorti. Deux nouveaux travailleurs ont rejoint le mouvement.
Cela a sans doute décidé la direction à recevoir les conducteurs. Mais elle n’avait rien à proposer sauf demander des contreparties que personne, bien sûr, ne veut céder. La direction sait maintenant parfaitement que le mouvement ne s’arrêtera pas avec quelques broutilles.
L’après-midi du 12 septembre, les grévistes ont participé à la manifestation contre les lois Macron et y ont pris la parole. Un tract a été distribué, signé « les conducteurs de Moulins Mobilité ». Les bénéfices du casse-croûte et de la buvette préparés pour les manifestants sont allés dans leur caisse de grève.
Les actions de la grève sont discutées et décidées en assemblée générale. Le maintien ou non du service minimum a été discuté. La plupart des grévistes sont présents chaque matin à 6 heures à l’entrée du dépôt qui a été décoré de banderoles comme : « Service public sacrifié, actionnaires engraissés ».
Après six jours de grève, le moral était au beau fixe pour continuer le mouvement.