Nokia : encore des licenciements annoncés13/09/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/09/2563.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nokia : encore des licenciements annoncés

Mercredi 6 septembre, le groupe Nokia, une multinationale de réseaux de télécommunication, a annoncé un nouveau plan : 597 emplois vont être supprimés d’ici fin 2019 en France, essentiellement dans sa filiale Alui, Alcatel Lucent International. La direction précise que ces suppressions d’emplois concerneront les services support, c’est-à-dire toutes les activités qui ne font pas partie de la recherche et développement (R&D).

Pour les salariés d’Alui concernés, sur les sites de Nozay (Essonne) et de Lannion (Côtes-d’Armor), la proportion de ceux qui vont partir est très importante : 562 départs sur environ 1 900 salariés qui travaillent dans ces services support, soit près d’un sur trois. Le mal nommé PSE, plan de sauvegarde pour l’emploi, prévoit une phase de volontariat, suivie d’une phase coercitive, en cas de nombre insuffisant de volontaires. La direction ne veut pas employer le mot licenciement.

En avril 2015, lorsque Nokia avait racheté Alcatel, Macron, alors ministre de l’Économie, s’était félicité dans un communiqué de voir se constituer « un champion européen dans le domaine des technologies de communication, capable de financer les investissements nécessaires pour faire face aux nouveaux défis technologiques ». Et l’équipe ministérielle avait prétendu que Nokia s’engageait sur les emplois : « Plus spécifiquement, Nokia s’est engagé : 1° à augmenter les effectifs de R&D de 25 % (soit 500 postes additionnels) et les maintenir à ce niveau pendant au moins les quatre ans suivant la finalisation de l’opération, incluant l’embauche de 300 jeunes diplômés ; 2° à maintenir le nombre total d’emplois en France, sur la base des effectifs d’Alcatel-Lucent à l’issue du plan Shift, pour une durée de deux ans suivant la finalisation de l’opération. »

En fait, la direction a menti, et sur le maintien de l’effectif total, et sur les 500 postes additionnels. Macron a été totalement complice, se faisant le porte-parole de Nokia.

Ces nouvelles suppressions d’emplois sont lancées alors que le précédent PSE n’est pas encore terminé. Il avait été lancé en avril 2016, suite au rachat par Nokia, pour, disait la direction, supprimer les doublons. Résultat, il y a eu 4 300 suppressions d’emplois en Europe. En fait, depuis des lustres, les salariés d’Alcatel sont en PSE permanent puisque les plans se sont succédé sans discontinuer, se chevauchant l’un l’autre.

En 2013, il y a eu le plan Shift, qui s’est traduit par 10 000 licenciements et 5 000 externalisations ; encore avant, le plan Performance (12 400 suppressions d’emplois dans le monde)… Aujourd’hui, beaucoup craignent qu’après les effectifs des services support ceux de la R&D soient attaqués.

Un grand nombre de salariés comprennent qu’ils ont intérêt à refuser la division et à rester unis pour se défendre. Ils sont dans leur bon droit pour refuser les faux prétextes et justifications de la direction : nécessité d’augmenter les marges, faire face à la concurrence, marché pas terrible… alors qu’elle a seulement en tête la situation des actionnaires. Nokia a lancé un programme d’optimisation de la structure du capital d’un montant total de 7 milliards d’euros. Un plan de 2 milliards d’euros de rachats d’actions est en cours jusqu’à fin 2017. Et, pour les années 2016 et 2017, 2,4 milliards d’euros ont été versés en dividendes aux actionnaires. C’est tout dire.

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