Hôpital de Cayenne Guyane : la lutte a payé14/06/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/06/2550.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital de Cayenne Guyane : la lutte a payé

Après dix semaines de grève, les employés de l’hôpital André-Rosemond de Cayenne ont gagné.

Alors que pendant la grève générale de Guyane ils étaient aussi en grève, ils ont dû poursuivre leur lutte à l’issue du mouvement général, car leurs revendications n’avaient pas été suffisamment entendues et prises en compte. Les salariés étaient soutenus par le principal syndicat du pays l’UTG (Union des travailleurs de Guyane), contre une situation absolument intenable. Le manque de matériel et de personnel rendent l’hôpital totalement inapte.

Le 6 juin, une mission d’expertise en ressources humaines envoyée par le gouvernement Macron est arrivée à Cayenne. Les négociations ont commencé peu après et, le 9, un accord de fin de conflit était signé entre les grévistes, l’UTG, l’ARS (Agence régionale de santé) et les émissaires du gouvernement. Les grévistes ont obtenu 110 emplois nouveaux supplémentaires. Ils seront accompagnés de l’intégration des 400 précaires au personnel, à raison de 75 par an dès 2017. Les grévistes réclamaient 200 emplois nouveaux, certes, mais la direction, elle, n’en proposait jusque-là que 36 !

L’accord prévoit aussi la création d’un hôpital à Saint-Georges de l’Oyapock, à la frontière du Brésil, d’un autre à Maripasoula dans le Haut-Maroni, à la frontière du Surinam, et l’avancement du projet de CHU pour Cayenne. Les 20 millions promis dans le cadre des accords de la fin de la grève générale seront immédiatement versés.

La longue lutte des employés de l’hôpital a donc payé. Il faut dire que, les jours précédents, une manifestation avait eu lieu dans les rues de Cayenne en solidarité avec les grévistes. Le 6 juin, des membres du collectif des 500 frères et de Trop Violans avaient bloqué le centre des impôts de Cayenne pour soutenir les grévistes. Plusieurs membres avaient été interpellés par la police et gardés à vue pendant six heures. Dans le même temps, l’UTG avait menacé les autorités d’appeler à une nouvelle grève générale.

C’est donc à partir de la ténacité des employés de l’hôpital que la solidarité s’est manifestée à plusieurs reprises au sein de la population. La menace d’une nouvelle explosion sociale a bousculé le calendrier du gouvernement Macron-Philippe, qui a compris qu’il devait céder et vite ! C’est le seul langage que comprennent ces gens-là.

Partager