Santé scolaire : des Assises dans le vide14/05/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/05/P7-1_sant%C3%A9_scolaire_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C19%2C735%2C432_crop_detail.jpg

Leur société

Santé scolaire : des Assises dans le vide

Au terme de plusieurs semaines de concertations, Élisabeth Borne, ministre de l’Enseignement, ouvrait mercredi 14 mai les Assises de la santé scolaire pour « valoriser et renforcer la santé scolaire ». Vaste programme !

Illustration - des Assises dans le vide

Le 24 avril, le drame qui s’est produit dans un lycée catholique sous contrat de Nantes a remis sur le devant de la scène le problème de la santé mentale des jeunes et de sa prise en charge : un jeune de 16 ans, souffrant manifestement de problèmes psychiques sévères, a tué une élève et en a blessé trois autres. Un syndicat enseignant faisait alors remarquer, que faute de personnel en nombre suffisant, « la santé scolaire est totalement défaillante ».

Le problème n’est pas nouveau, mais il s’aggrave. Il y a cinq ans, en plein Covid, le syndicat national des médecins scolaires alertait sur la situation. Il dénombrait alors 800 médecins scolaires pour 12,5 millions d’élèves. Aujourd’hui, sur 1 500 postes ouverts, seuls 650 sont occupés et on compte 20 stagiaires par an, alors que les départs en retraite sont bien plus nombreux. Les établissements scolaires ne sont pas mieux lotis en ce qui concerne les infirmières et les psychologues. Selon le gouvernement lui-même, en 2023, par manque de personnel, 40 % des élèves n’avaient pu bénéficier du bilan infirmier qui doit être réalisé au collège et huit enfants sur dix n’avaient jamais vu de médecin scolaire.

Dans ces conditions, inutile de dire que de nombreux enfants présentant des troubles physiques ou psychiques ne sont pas pris en charge dans le cadre de la médecine scolaire. Les répercussions de cette absence de moyens se font bien sûr sentir plus lourdement dans les quartiers les plus pauvres, où les familles ont souvent pour seules ressources médicales l’école, le centre de protection maternelle et infantile (PMI).

La santé scolaire n’échappe pas à la pénurie générale de moyens de la santé publique. Borne a donc brassé de l’air, réuni des conventions et promis des annonces, tout en prévenant qu’il n’était pas question de moyens supplémentaires… même pas un sparadrap sur une jambe de bois !

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