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- Lutte ouvrière n°2594
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Daunat – Laon : une direction qui veut licencier pour fait de grève
À la reprise du travail, au bout de dix jours de grève, treize salariés de l’entreprise Daunat de Laon, dans l’Aisne, ont reçu des courriers les convoquant pour un entretien préalable à un licenciement pour faute et leur signifiant leur mise à pied immédiate.
La grève avait démarré le 2 avril. Dans cette usine d’environ 350 salariés, qui fabrique des sandwiches et des salades, c’est l’équipe d’hygiène de nuit, qui nettoie les chaînes de production, qui s’est lancée dans la grève.
La colère venait de l’aggravation des conditions de travail, des pannes à répétition du matériel qui rendent le travail plus pénible, d’autant plus que l’équipe de maintenance, en sous-effectif, n’a pas les moyens de réparer. L’équipe d’hygiène utilise des produits chimiques provoquant l’apparition de plaques sur tout le corps. Les grévistes demandaient à avoir de l’eau chaude et suffisamment de pression pour faire le nettoyage des chaînes. Et ils réclamaient une augmentation de salaire de 150 euros, ainsi que l’augmentation de primes.
Le mécontentement était général dans l’usine : des débrayages importants ont eu lieu dans les équipes de production.
Après une première rencontre avec la direction, qui ne proposait rien, les grévistes ont décidé de bloquer l’entrée des camions. La direction a réagi en demandant aux autres ouvriers de ne pas venir travailler et en ne considérant comme grévistes que les treize de l’équipe d’hygiène de nuit.
Cela n’a pas empêché de nombreux ouvriers de soutenir la grève, en se relayant à plusieurs dizaines sur le piquet devant l’usine.
La direction ayant porté plainte pour le blocage de l’entrée, le tribunal a décidé que celui-ci devait être levé.
Au bout de dix jours, la direction a reculé partiellement en accordant une prime de 70 euros brut pendant trois mois, qui sera ensuite conditionnée à des objectifs. Lors de la reprise, elle a organisé des réunions pour réclamer des efforts, se plaignant d’avoir perdu beaucoup d’argent. Les salariés en ont logiquement déduit que lorsqu’ils ne font pas grève, l’entreprise en gagne beaucoup. La direction n’a pas confirmé que les jours de fermeture de l’usine seront payés, alors que c’est elle qui l’a imposée.
Elle n’a pas supporté de voir des ouvriers relever la tête et a décidé de les faire payer pour l’exemple. Mais ces menaces de licenciements ne passent pas auprès de leurs camarades.