Dans les entreprises

Toyota – Onnaing : bénéfices et exploitation record

L’an dernier, Toyota a réalisé le bénéfice record de 20,7 milliards d’euros. Cette année Toyota table sur 17,4 milliards.

La première source d’enrichissement, comme pour tous les capitalistes, est l’exploitation du travail, le vol de la plus-value réa­li­sée par les travailleurs qui fabriquent les voitures : pas de doute, l’exploitation a augmenté ! De plus, comme tous les constructeurs automobiles, Toyota a profité de l’argent public, entre autres, pour financer les aléas de production grâce au chômage partiel. Et, comme tous les capitalistes, Toyota organise la pénurie : six à neuf mois pour recevoir une voiture neuve… et l’augmentation des prix, plus de 1 000 euros supplémentaires sur une Toyota Yaris !

Et chaque année, par un artifice comptable, pour ne pas payer d’impôts et ne pas verser de prime de participation, l’usine Toyota d’Onnaing, dans le Nord, est déclarée en déficit ! Pourtant, l’an dernier, à l’échelle du groupe, le bénéfice moyen par véhicule s’est monté à 2 435 euros. À Onnaing, avec 197 000 voitures assemblées, le bénéfice de l’usine (TMMF) serait donc plutôt de 479 millions d’euros ! Avec 5 000 travailleurs dans l’usine, en CDI, CDD, contrats pro, intérimaires et sous-traitants, chacun a produit en moyenne 96 000 euros de bénéfice annuel, soit quatre à cinq fois le salaire d’un ouvrier, primes comprises !

Alors, pour augmenter la plus-value, Toyota rallonge le temps de travail, accélère les cadences, aggrave l’exploitation. Depuis le retour des congés d’été, c’est le festival : heures supplémentaires, samedis, dimanches de nuit, un jour férié et semaine entre Noël et Nouvel An travaillés… Les cadences sont de plus en plus insupportables physiquement : 1 200 voitures chaque jour, une voiture toutes les 58 secondes. Chaque ouvrier sur la chaîne d’assemblage doit faire dix, quinze, parfois vingt opérations différentes en 58 secondes ! Les articulations, tendons et muscles ne tiennent pas.

L’hiver dernier, puis au printemps, des travailleurs ont débrayé et fait grève pour l’augmentation des salaires. Ceux de la Maintenance ont obtenu des augmentations mensuelles de 250 euros brut.

Ailleurs dans l’usine, au printemps, plusieurs centaines de travailleurs ont démarré des débrayages, sans directives syndicales, et même contre l’avis de certains syndicats. Depuis septembre encore, des minorités de travailleurs se sont emparées des journées appelées par les syndicats pour faire grève pour les salaires.

Ces travailleurs montrent la voie : pour défendre nos salaires, nos conditions de travail, il n’y aura que le rapport de force qui comptera. C’est nos salaires, nos conditions de travail, ou leurs profits !

Partager