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- Lutte ouvrière n°2830
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CGT – PSA Poissy : pour la démocratie ouvrière
Jeudi 20 octobre, 550 personnes selon la police, essentiellement des militants CGT, sont venues soutenir la CGT historique de PSA-Poissy devant le tribunal de Bobigny.
Les militants de la CGT PSA Poissy étaient assignés ce jour-là devant le tribunal, à la demande la fédération de la métallurgie CGT. Elle demandait que le tribunal leur interdise de se réclamer de la CGT ou d’utiliser son logo, sous peine d’une astreinte financière de 1 000 euros par infraction constatée. Comme n’importe quel patron, la Fédération de la Métallurgie avait, juste avant les congés d’été, fait envoyer des huissiers de justice au domicile privé des militants pour les assigner.
Cet épisode est la suite d’une série d’attaques de la part de la fédération CGT pour exclure la CGT historique de l’usine de PSA à Poissy et la remplacer par une nouvelle, créée artificiellement qui sera entièrement docile vis-à-vis de sa politique.
Pendant plus de deux heures, trente militants, venus de tout le pays, se sont succédé au micro : militants des autres usines du groupe PSA, qui ont raconté les liens de confiance nés de plusieurs années de travail en commun avec la CGT de Poissy ; responsables de syndicats ou d’unions locales CGT, « dégoûtés » de voir un syndicat particulièrement actif et combatif se faire jeter dehors par des bureaucrates « qui n’ont pas vu un bulletin de syndicalisation depuis des années » ; militants de l’automobile (Renault, Toyota), venus dire qu’au moment où se préparent les grandes attaques contre les travailleurs, et, peut-être, des ripostes ouvrières, l’heure n’est pas à la division et aux exclusions mais à l’unité et à la démocratie ouvrière.
Car au-delà de la démocratie au sein même des organisations syndicales, c’est la question du contrôle des travailleurs sur leurs propres luttes qui se pose, comme l’a expliqué notre camarade Nathalie Arthaud, venue elle aussi exprimer sa solidarité. « Si on ne veut pas se faire brader nos luttes, que faut-il faire ? Il faut imposer la démocratie, la démocratie à la base, c’est-à-dire le pouvoir des grévistes eux-mêmes, le contrôle des grévistes eux-mêmes sur leur mouvement. »
Pour ce qui concerne les organisations politiques, le NPA et Révolution permanente sont également venus marquer leur soutien. La France insoumise et le Parti communiste ont, eux, brillé par leur absence.
Ce rassemblement a montré qu’au sein même de la CGT, de nombreux militants, sur le terrain, « ceux qui ont dans leurs tripes la lutte de classe », n’acceptent pas les méthodes bureaucratiques de la direction du syndicat. « Nous sommes là, debout, et si demain vous décidez de nous enlever l’étiquette CGT, ce n’est pas grave ! Parce qu’on sera toujours dans les ateliers, toujours dans les luttes ! », a ainsi déclaré le délégué syndical central adjoint de la CGT du groupe, Cédric Brun de PSA Valenciennes.
« Ce n’est pas que l’affaire de la CGT PSA-Poissy, a conclu Jean-Pierre Mercier à la tribune. C’est l’affaire de tous les syndicats de base de la CGT contre les bureaucrates de Montreuil. Ils veulent reprendre la main sur les syndicats. Mais à l’usine, on se fait commander par les chefs ; à l’extérieur, on se fait commander par les flics, par les juges, par le gouvernement… S’il y a un endroit où, nous les travailleurs, on doit commander, c’est dans nos syndicats d’entreprise ! ».
L’affaire a été jugée et le délibéré sera rendu le 8 décembre prochain.