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- Lutte ouvrière n°2830
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Dans les entreprises
Airbus – Toulouse : trois jours de grève
La chaîne de montage de l’A320 est réputée la plus pénible à Airbus Toulouse : heures supplémentaires à gogo, augmentation des rythmes de travail, travail du samedi, sous-effectif.
Les salaires et les conditions de travail sont tels que beaucoup d’intérimaires ne vont pas au bout de leur contrat ou refusent l’embauche. Aussi, estimant la coupe bien pleine et profitant de la journée de grève nationale du mardi 18 octobre, une trentaine de travailleurs de la chaîne se sont retrouvés à 6 h 30 à la prise de poste et se sont déclarés en grève. Deux postes ont été complètement à l’arrêt. L’équipe d’après-midi est arrivée et les grévistes du matin sont restés à leurs côtés pour faire le tour de toutes les chaînes. Les grévistes de l’équipe d’après-midi ont passé le relais à ceux de la nuit qui ont fait de même le lendemain. Et mercredi 19 octobre, une dizaine de travailleurs supplémentaires se sont rajoutés aux grévistes de l’équipe du matin.
La grève a duré trois jours. Environ 90 salariés ont été grévistes et sont allés discuter sur les autres chaînes de montage. Mais le tir de barrage de la hiérarchie et de certains délégués FO a été le plus fort malgré la sympathie pour le mouvement des grévistes de l’A320.
L’assemblée des grévistes a décidé de rédiger un tract intitulé « Les salariés de l’A320 s’adressent à vous », reprenant les revendications définies par les grévistes et communes à tous les ouvriers des chaînes : 10 % d’augmentation générale pour faire comme les raffineries, abandon de l’annualisation du temps de travail, retour de l’horaire variable, reconnaissance financière de l’expérience, des moyens exceptionnels pour renouveler le matériel et la création de salles de pause. Le tract a été distribué par les grévistes et appelait à une assemblée générale le lendemain.
Ce jour-là, les grévistes sont allés rencontrer les ouvriers des salles de peinture en grève il y a quelques mois, ainsi que ceux d’un poste de la chaîne A350. Les discussions ont été très fraternelles. À 14 heures, la quarantaine de grévistes ont été rejoints par plus de 80 travailleurs d’autres secteurs. Les prises de parole de ceux de l’A320 exprimaient leur fierté d’avoir relevé la tête. Et même si, vu le nombre, ils n’envisageaient pas de continuer la grève, beaucoup exprimaient leur volonté de ne pas en rester là. Un courrier à la direction avec les revendications a été rédigé et approuvé, évoquant l’idée de repartir en grève le 9 novembre si d’ici là aucune réponse n’était apportée.
Et c’est à plus de 120 que la grève s’est conclue par un tour bien bruyant dans le hall de l’A320.