Planification écologique : Borne dans les choux26/10/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/10/2830.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Planification écologique : Borne dans les choux

La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé le lancement d’une planification de l’économie pour effectuer la transition écologique. Dans son programme à l’élection présidentielle, Macron présentait cela comme un de ses projets essentiels. Mais à part un slogan, « France nation verte », qu’est-ce qu’il y avait dans son discours ?

Elisabeth Borne n’a rien dit de concret. Elle en est restée aux formules creuses usuelles : « consommer plus durable », « produire une électricité décarbonée », « verdir le secteur et les instruments financiers »… Et les milliards de subventions dont elle a parlé pour tel ou tel secteur ont tous déjà été annoncés.

La transition écologique est devenue à la mode. Ce ne sont plus seulement les militants écologistes et les experts du climat qui en parlent, mais les chefs d’État et les dirigeants des grands groupes industriels, comme TotalEnergies et les constructeurs automobiles, qui portent pourtant une énorme responsabilité dans le réchauffement climatique.

En fait, face à une évolution qui leur apparaît inéluctable, les grands groupes industriels ont adapté leur politique. Et, à partir de leur position dominante, ils anticipent le changement et même en prennent l’initiative, pour pouvoir garder leur hégémonie voire la renforcer. Ainsi par exemple PSA-Stellantis a annoncé mettre le paquet sur le moteur électrique et TotalEnergies s’est mis à vanter l’énergie solaire, les éoliennes et surtout le gaz naturel liquéfié (GNL), présenté comme beaucoup plus écologique que le pétrole. Ensuite, selon eux, l’État doit prendre en charge, par la « planification écologique », les lourds investissements qu’ils se refusent à faire. Que l’État construise les bornes pour voitures électriques nécessaires partout en France ! Qu’il finance les nouveaux terminaux portuaires pour accueillir les navires transportant le GNL ! Etc.

Mais, en même temps, ces mêmes groupes ne savent pas vraiment à quel saint se vouer. À quel rythme cette « transition écologique » va-t-elle se faire ? En quoi va-t-elle consister ? Et va-t-elle réellement se faire ? Du seul point de vue technologique, les batteries pour voitures électriques nécessitent une énorme quantité de lithium, dont personne ne sait aujourd’hui si elle existe, mais dont on sait déjà que, pour l’extraire du sol, les compagnies minières et chimiques sont prêtes à faire des ravages dans l’environnement et parmi les populations. Ensuite, la guerre en Ukraine est venue tout bouleverser. TotalEnergies avait un projet de GNL avec la Russie dans l’Arctique, pour lequel cette entreprise avait investi des milliards et auquel elle a dû renoncer, en tout cas officiellement.

Borne est prête à exaucer les vœux de ses maîtres, mais le problème est qu’eux-mêmes ne savent pas exactement dans quelle direction aller.

Partager